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Chine Nouvel échec pour Evergrande
Depuis sa prise de fonction le 20 janvier 2021, le président américain Joe Biden poursuit, de manière plus mesurée néanmoins, la même politique de vente d’armement à Taïwan que celle de son prédécesseur. Cependant, compte tenu de la menace de plus en plus forte de la Chine communiste contre la Chine républicaine, les armements américains complémentaires nécessaires pour tenir en échec les assaillants potentiels risquent d’arriver bien trop tard de même que ceux qui sortent de la production autochtone.
Since Joe Biden’s Inauguration Day January 20, 2021, the American president is continuing the same policy of arms sales to Taiwan as his predecessor, nevertheless less significant. However, with respect to the stressing growing threat coming from the communist Chinese side to confront the Republic of China, the American complementary armaments necessary for the Taiwanese side to be able to keep in check the potential attackers may arrive far too late as well as those which are produced locally.
2019 : Donald Trump a obtenu que Kim Jong-un démantèle Yongbyon, sa principale installation nucléaire contre une levée partielle des sanctions de l’ONU. Une première étape pour que Pyongyang mette fin à ses programmes nucléaires et spatiaux. Aujourd’hui, Joe Biden pourrait aller de l’avant, mais rigide, il tergiverse. C’est imprudent, car du jour au lendemain, la Chine peut accorder à Kim Jong-un ce que les États-Unis refusent, et faire de la Corée du Nord un pays présentable dans une péninsule non-alignée.
In 2019, Donald Trump obtained from Kim Jong Un the dismantlement of his main nuclear plant in Yongbyon, in return for a partial lifting of the UN sanctions. A first step towards the end of Pyongyang nuclear and space programs, and a perspective of disarmament in a pacified peninsula. Today, Joe Biden could move forward, but he stiffens and procrastinates. It shows recklessness, since China could, at short notice, grant to Kim Jong Un what the US deny, and make North Korea into a decent country in a non-aligned peninsula.
Le 21 mars 2021 les Philippins révèlent avoir découvert, le 7 mars, la présence de 220 bateaux de pêche chinois sur le haut-fond Whitsun, dans les Spratleys, en violation complète du droit de la mer relatif aux activités étrangères dans la zone économique exclusive (ZEE) d’un autre État, en l’occurrence celle des Philippines. Or il s’avère que les contrevenants appartiennent aux milices maritimes chinoises et que, selon les indices recueillis et l’histoire d’un passé récent, elles amorcent une annexion prochaine du récif. Le mode opératoire qui se dessine apparaît en effet pouvoir se calquer sur celui qui a été mis en œuvre par les Chinois à partir de 1995 pour s’emparer du haut-fond Mischief, puis le transformer complètement en île artificielle et en plateforme militarisée à partir de 2016.
Les Pays-Bas, revenant sur leur passé, ont récemment défini leur vision de la région indo-pacifique, RIP. Trois siècles et demi de présence coloniale en Indonésie, l’une des plus longues de l’histoire, n’ont pas été effacés par une absence de 75 ans. Au 17e siècle, la Compagnie des Indes orientales édifie Batavia comme capitale de son empire sur les ruines de Jayakerta, dont le nom, Jakarta, est repris à l’indépendance, en 1945. Aujourd’hui, une nouvelle vision – voulue comme intégrée à celle qu’ils voudraient voir adoptée par l’UE – s’impose aux Pays-Bas pour garantir que leurs intérêts économiques et politiques dans le pôle de croissance le plus important du monde continuent d’être adéquatement défendus.
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FAITS
Le 13 novembre 2020, après la France et l’Allemagne, les Pays-Bas étaient le troisième pays membre de l’UE à publier un document destiné à renforcer la coopération nationale et européenne en Indo-Pacifique. Le Royaume-Uni venait de publier le sien. Le Danemark semble vouloir faire de même.
Depuis l’entrée en fonction de Mme Tsai en 2016, le montant total des ventes d’armes américaines à Taïwan a dépassé 18,1 milliards de dollars. Mais quel intérêt pour Taïwan de s’engager dans une course aux armements avec la Chine sachant que les budgets militaires ne sont pas comparables ?
美國與台灣的利害關係
L’intérêt des États-Unis pour Taïwan n’est pas nouveau. Dès le début du XVIIIe siècle, des Européens et Américains mentionnent Taïwan, dans leurs carnets de voyage, comme riche en ressources naturelles. En 1853, un commandant de l’escadron américain des Indes orientales, Matthew Perry, avait suggéré à Washington de transformer Taïwan en territoire américain. En 1854, le premier ambassadeur américain au Japon suggère que les États-Unis rachètent1 Taïwan à la cour des Qing pour consolider leurs intérêts commerciaux en Asie. Mais Franklin Pierce, 14e président des États-Unis, considère alors que cela pourrait froisser l’empereur Qing. Aujourd’hui, Taïwan est un lieu hautement stratégique de par sa position géographique.
Sur fond d’immixtion américaine dans les affaires intérieures des Philippines le président Rodrigo Duterte a réagi violemment en décidant, le 11 février 2020, de mettre fin à l’« accord sur les forces hôtes » (VFA*), signé le 10 février 1998 entre les États-Unis et le gouvernement philippin, de Fidel Ramos à l’époque. A la suite d’une intention annoncée dès la fin du mois de janvier, cette décision, s’il n’y est pas revenu dessus avant le 8 juillet 2020, provoquera un véritable déficit sécuritaire régional en faveur de la Chine.
L’Asia Reassurance Initiative Act (ARIA, où reassurance se traduit ici par « engagement ») est une loi votée par le Congrès américain et mise récemment en application. Avec un souci méritoire de précision, elle manifeste l’adoption par le législateur du concept récent d’Indo-Pacifique. Son application par l’exécutif dépendra des différentes administrations qui se succèderont à la Maison-Blanche. Celle de Donald Trump, pourtant signataire ne donne cependant pas le bon exemple.