Pékin a annoncé que ses taïkonautes se poseront sur la Lune dans six ans.
La Chine a aidé l’Éthiopie à entreprendre deux lourdes opérations d’infrastructure de transport : le chemin de fer léger de l’agglomération de la capitale et la liaison ferroviaire Addis Abeba-Djibouti. Plusieurs années de fonctionnement autorisent à en tirer les leçons, mitigées. Les Nouvelles routes de la soie les comptent dans un programme que n’accompagnent plus les trompettes de Pékin.
China has helped Ethiopia undertake two major transport infrastructure operations: the Capital City Light Railway and the Addis Ababa-Djibouti Rail Link. Several years of operation allow us to draw lessons, mixed. The New Silk Roads include them in a program that no longer accompanies the trumpets of Beijing.
Sans fanfare, le Japon a précédé de dix ans les Routes chinoises de la soie en investissant dans les infrastructures, notamment en Asie du Sud-Est. En mettant l’accent principal sur l’amélioration des populations desservies et sur la lutte contre la dégradation de l’environnement – local et global – Tokyo espère trouver les ressources que ne lui fournit plus que parcimonieusement le marché intérieur, et renforcer ses liens régionaux.
Without fanfare, Japan predated China’s Silk Roads by ten years by investing in infrastructure, particularly in Southeast Asia. By placing the main emphasis on the improvement of the populations served and on the fight against the degradation of the environment – local and global – Tokyo hopes to find the resources that it no longer provides only sparingly from the internal market and to strengthen its regional links.
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On retiendra peut-être dans une décennie que la principale vertu de l’Initiative chinoise des Nouvelles Routes de la soie ou Belt and Road Initiative (BRI), lancée en septembre 2013, aura résidé dans le climat positif de compétition qu’elle a déclenché chez ses deux principaux challengers : les Américain avec Build Back Better World, en juin 2021 par Biden, puis les Européens en décembre 2021, avec la Global Gateway Initiative, laquelle se distingue de la BRI : elle crée des liens et non des dépendances.
Le présent article est consacré au volet centrasiatique de celle-ci.
Asie – Canada L’Asie en nombre
BRICS Nouvelle arme de Moscou ?
Chine – Afrique
En Indonésie, avec de notables retards et un important dépassement de coûts, la dynamique des Nouvelles routes de la soie montre ses limites sur la courte liaison ferroviaire entre Jakarta et Bandung, un « projet phare ». L’offre chinoise avait été préférée à celle du Japon après des années de tergiversations. Le présent article fait suite à celui publié dans la Lettre Asie21 d’avril 2016 (Duels ferroviaires sino-japonais en Asie du Sud-Est).
Le 26 juin 2022, lors du sommet du G7 à Elmau, en Allemagne, le président Joe Biden a annoncé que les États-Unis et leurs partenaires du G7 prévoient de mobiliser 600 milliards USD destinés à des financements d’infrastructures pour aider les pays qui en ont besoin, comme l’Afrique, et en même temps, pour contrer les initiatives de la Chine dans les financements de ses Nouvelles routes de la soie.
La Chine n’a pas manqué de réagir.
En juin 2021, Biden ranime l’initiative des « Points bleus » de son prédécesseur pour reprendre la main sur le pactole de la construction des infrastructures dans le monde, mouvement lancé par la Chine en 2013 avec les nouvelles Routes de la soie (BRI*). Le camp occidental ne peut laisser à la puissance chinoise l’exclusivité de l’exploitation de la « connectivité », magnifiée comme l’un des moteurs du développement économique universel et facteur d’influence politique. Il veut se distinguer de son « compétiteur systémique » en mettant l’accent sur le respect des normes environnementales et de l’équilibre financier des pays bénéficiaires.
In June 2021, Biden revived the “Blue Points” initiative of his predecessor to regain control of the jackpot for building infrastructure around the world, a movement launched by China in 2013 with the new Silk Roads (Belt and Road Initiative, BRI). The Western camp cannot leave to the Chinese power the exclusive right to exploit “connectivity”, magnified as one of the engines of universal economic development and a factor of political influence. It wants to distinguish itself from its “systemic competitor” by emphasizing compliance with environmental standards and the financial balance of recipient countries.
Une crise sévère secoue le Forum des îles du Pacifique1 suite à un désaccord autour de l’élection de son secrétaire général. Les États micronésiens qui n’ont pas pu imposer leur candidat, malgré un gentlemen’s agreement passé avec ceux mélanésiens et polynésiens, ont décidé de se retirer du Forum. Un départ qui redéfinirait sa sphère d’influence, y bousculerait des équilibres et profiterait, sans aucun doute, à Pékin. Mais rien n’est encore fait et les regards se tournent désormais vers Washington.
Un accord de statut des forces à l’étranger (SOFA) est en cours de négociation entre les Fidji et l’Australie. Un nouveau pas sera ainsi franchi par ces deux pays qui cherchent à normaliser leurs relations. Pour Canberra, il s’agit de renforcer sa stratégie sécuritaire dans son environnement proche, sans doute aussi un peu pressé par Washington.