Le Parti national (conservateur) a largement remporté les élections législatives qui se sont tenues en Nouvelle-Zélande le 14 octobre 2023 mettant fin à six ans de gouvernement travailliste. C’est Christopher Luxon, un ancien président directeur général d’Air New Zealand, qui sera en charge de former le nouveau gouvernement. Durant la campagne électorale – qui a principalement porté sur des questions intérieures – Chris Luxon s’est montré favorable à l’idée que son pays puisse rejoindre le second pilier (non nucléaire) de l’Aukus. Si, une fois Premier ministre, il s’engage véritablement sur cette voie, cela marquerait une nette inflexion de la politique étrangère néo-zélandaise. La Chine, qui absorbe plus de 30 % des exportations néo-zélandaises pourrait faire payer cher au pays son rapprochement en direction des États-Unis. Cela affaiblirait également l’ensemble des initiatives prises dans la région pour essayer de trouver une voie intermédiaire afin d’éviter d’avoir à choisir entre les États-Unis ou la Chine.
AUKUS
Nouvelle-Zélande – Australie – États-Unis : Les SNA américains, la torpille australienne à l’encontre de l’indépendance néo-zélandaise ?
Considérée par l’ancien Premier ministre travailliste australien Paul Keating (1991/1996) comme « la pire décision du pays depuis plus de 100 ans » en termes de souveraineté stratégique et subsidiairement de sa liberté d’engagement – ou non – d’un potentiel adversaire dans le cadre de l’Aukus*, l’acquisition de SNA* américains par l’Australie provoque de nombreuses interrogations en Nouvelle-Zélande. En marge des craintes des nations du Pacifique et de l’ASEAN* concernant une éventuelle prolifération nucléaire et/ou un accroissement de la militarisation de leur environnement direct, Wellington – tenu tout comme Ottawa à l’écart de la gestation de ladite alliance tripartite anglo-saxonne Aukus* – se retrouve désormais face à la perspective de choix difficiles.
Australie : Calendes grecques pour sous-marins Aukus
« De multiples points de défaillance sont intégrés à ce programme, associés aux profondes failles de sa logique stratégique, Aukus deviendra un souvenir embarrassant, si tant est qu’on s’en souvienne » déclare Hugh White.
Australie – États-Unis – Royaume-Uni : Des illusions sans devenir
À regarder de près, l’acquisition de trois sous-marins Virginia par l’Australie reste une intention qui demeure suspendue à un accord improbable du Congrès des États-Unis. Le cœur du projet Aukus est la construction d’un sous-marin à propulsion nucléaire qui, au début des années 2040 (pas avant), devrait combiner la technologie et la conception des sous-marins américains et britanniques avec la technologie américaine. Une fois encore, un souhait et un programme dont les grands risques n’ont toujours pas été évalués. Dans cette aventure, il pourrait n’y avoir qu’un seul gagnant, les États-Unis. Ils pourront compter en toute circonstance sur un allié discipliné qui, dès 2027, disposera d’une base navale qui ouvrira grand l’océan Indien à leurs sous-marins.
Aukus : future expansion ou extension ?
Australie – Inde – Japon – Royaume-Uni
Aukus : future expansion ou extension ?
En marge de la très prochaine annonce du Premier ministre australien, Anthony Albanese, concernant son choix définitif lié à l’acquisition des futurs submersibles dédiés à la RAN*, le président du Comité spécial de la défense de la Chambre des communes du Royaume-Uni, Tobias Ellwood, a suggéré en janvier 2023 d’inviter l’Inde et le Japon à rejoindre l’Aukus*. Si l’ancien Premier ministre australien Scott Morrison (2018/2022) a en février 2023 déclaré qu’il était « trop tôt » pour étendre ce partenariat à Tokyo, argumentant que cette alliance jusqu’à présent exclusivement anglo-saxonne a été mise en place pour « n’être qu’un arrangement trilatéral », l’initiative britannique ouvre la porte à une possible ou nécessaire évolution des architectures régionales de sécurité déjà présentes en Asie.
Australie – États-Unis – Royaume-Uni : À vouloir plonger trop profond, on se noie
Le projet d’acquisition d’un sous-marin nucléaire par l’Australie, se révèle un désastre. Certes, très discrètement dès le 15 septembre 2021, jour de la signature de l’Aukus, l’Australie avait fait le choix de l’acquisition, avant la fin de l’année 2023, de deux sous-marins d’attaque américains Virginia. Mais le coup a manqué et la réalité a rattrapé l’Australie dans les toutes dernières semaines de l’année 2022 : faute de main d’œuvre, les chantiers navals américains accumulent les retard sur la production des sous-marins de l’US Navy. Affecter des Virginia à l’Australie est inimaginable. « Cela ne se fera pas. » En remplacement, tout ce que le Royaume-Uni peut proposer est aléatoire et au-delà de 2040. C’est la panique. Seul un retour vers la France, pourrait y mettre fin.
Australie – Chine – États-Unis : Le paradoxe du statu quo australien
En 2012, l’ancienne Première ministre travailliste (ALP*) Julia Gillard (2010-2013) embrassait autant son « siècle asiatique1 » et le « boom » des échanges commerciaux sino-australiens, qu’elle n’accueillait sur les côtes septentrionales australiennes quelques 2 500 soldats américains ainsi que le président américain Barack Obama (2009-2017) qui venait lancer son Pivot to Asia* depuis Canberra. Son successeur travailliste, Anthony Albanese, cherche désormais autant, après le gel diplomatique sino-australien des dernières années (LNP*), à apaiser les relations avec la Chine2 qu’à acquérir malgré les obstacles3 des SNA* américains et/ou britanniques dans le cadre de l’Aukus*. Si la Chine peut certes avoir changé, l’acquisition de submersibles anglo-saxons ne risque peut-être pas de faciliter la détente souhaitée. Quoique.
Australie – États-Unis – Royaume-Uni : Les travaillistes australiens face à l’AUKUS
En date du 15 septembre 2021, Canberra, Washington et Londres surprenaient le monde en annonçant le lancement de l’AUKUS*. Résultat d’un travail de plusieurs mois de l’ex-Premier ministre australien Scott Morrison, mais davantage de la simultanéité au pouvoir de trois gouvernements anglo-saxons décidés à contenir la Chine, il est autant intéressant de s’interroger sur les raisons qui ont amené les libéraux à sceller secrètement cette entente militaire tripartite qu’à en observer désormais les conséquences pour le gouvernement travailliste fraîchement élu.
Australie – Chine : Les tensions sino-australiennes, le défi de l’ALP (Australian Labor Party)
Alors qu’ils ont quitté le pouvoir à l’apogée des relations entre Canberra et Pékin en 2013, les travaillistes de l’ALP* – vainqueurs des élections fédérales de mai 2022 – héritent aujourd’hui de profondes tensions sino-australiennes qu’ils attribuent au moins en partie au « manque de sophistication » de l’opposition, la coalition libérale-nationale (LNP). Après un gel de deux ans des relations diplomatiques entre l’Australie et la Chine, Xiao Qian – ambassadeur de la RPC – a récemment offert une reprise du dialogue à Canberra. Face aux défis économique et stratégique, le positionnement du nouveau Premier ministre travailliste, Anthony Albanese, sera donc déterminant au moment où l’Australie et la Chine célèbrent le 50e anniversaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques sur fond de duel sino-américain.
Indo-Pacifique : Quad – Effervescence
Le 24 mai 2022 les Premiers ministres australien, indien, japonais et le président des États-Unis se sont rencontrés à Tokyo pour la quatrième édition du Quad*. Le communiqué conjoint émis à la suite fait état de nombreuses initiatives nouvelles décidées qui devraient rapidement déboucher sur des applications concrètes. Face à cela la Chine réagit avec hostilité, non seulement par le discours mais aussi en se livrant à diverses activités navales et aériennes dont une conjointe avec les Russes.
Indo-Pacifique : La barrière des Andaman et Nicobar
Ce territoire de l’Union indienne, dont il est éloigné d’un millier de km au large des côtes birmanes et ne représente en surface que 0,25 % et 0,03 % en population, pourrait bien doter sa métropole d’un rôle stratégique non négligeable dans l’Indo-Pacifique.
Les îles Salomon : La Chine et l’Australie en arrière-plan
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Mer de Chine du Sud – Chine – Philippines – Indonésie : La Chine persiste dans l’arbitraire de ses harcèlements
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À la fin du mois de novembre 2021, se prétendant dans son bon droit, la Chine a procédé à une opération sauvage de harcèlement contre les Philippins sur le haut-fond Thomas-2* soulevant un opprobre international de principe. Ce qui n’a pas empêché la Chine de poursuivre son harcèlement autour du même site comme aussi de l’île Thitu. Et au sud de la mer de Chine méridionale la voici qui somme l’Indonésie de cesser ses activités d’exploration gazière au nord de la grande île de Natuna.
Corée du Sud – États-Unis Un œil sur le détroit de Taïwan
La 53e réunion consultative de sécurité entre la Corée du Sud et les États-Unis a permis de raffermir les liens entre les deux pays distendus depuis 2019 et d’ancrer un peu plus fortement la Corée du Sud dans le système d’alliances que les États-Unis cherchent à mettre en place en Indo-Pacifique. Elle n’a toutefois par permis de définir clairement le rôle que pourrait jouer par la Corée du Sud dans ce réseau d’alliances.
Chine – Russie – Japon : Grandes manœuvres navales sino-russes autour du Japon
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Pacifique AUKUS : malaise en Océanie
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La signature du pacte AUKUS* n’a pas manqué de faire réagir dans le Pacifique. Passée la surprise de cette annonce, les États insulaires de la région ont commencé à faire part de leurs inquiétudes liées à ce nouveau partenariat de sécurité et surtout à l’acquisition par l’Australie de SNA*. Compte tenu de sa position stratégique dans une éventuelle confrontation entre les deux grandes puissances, l’Océanie peut difficilement faire entendre sa voix et s’attend à de fortes pressions, si ce n’est à être placée devant le fait accompli. Une alliance régionale pourrait-elle desserrer l’étau qui va sans doute l’étrangler ?
Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n° 154/2021-10 sommaire
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1 – ÉVÉNEMENTS MAJEURS RÉCENTS ET ENJEUX DE DEMAIN
ASIE MÉDIANE
Organisation de Coopération de Shanghai : Que peut devenir l’OCS ? Patrick Dombrowsky, Asie21
Chine La Chine fait encore la course en tête, Philippe Delalande, Asie21
Chine – Afrique Les zombie land grabs (accaparement des terres) de la Chine en Afrique, Maurice Rossin, Asie21
Chine – Australie : la France victime collatérale
Reproduction autorisée par tout média intéressé. Prière de mentionner la source.
Les média français focalisent essentiellement leur attention sur l’annulation décidée par l’Australie, sans préavis et avec une désinvolture qui relève de la plus infâme goujaterie, du contrat de construction de sous-marins qu’elle avait signé avec la France le 20 décembre 2016. A titre de rappel ledit contrat portait sur la fourniture de douze sous-marins classiques à propulsion conventionnelle, de la classe Barracuda, de toute dernière technologie. Il est évident que sur le plan commercial cette annulation entraîne une perte financière énorme pour Naval group et par voie de conséquence pour la France, sans compter les dommages subséquents que cela génère sur le plan des emplois.
Australie : Nucléaire, au risque de tout perdre
En engageant l’Australie dans le « schéma chinois » des États-Unis, le Premier ministre Scott Morrison vient de mettre son pays à mal. Les sous-marins nucléaires anglo-américains dont l’Australie doit être dotée ne seront pas en ligne avant dix à quinze ans, s’ils sont effectivement construits, ce dont on peut douter. En attendant l’Australie reste seule et nue soumise aux sanctions chinoises : elle perd ce marché et ses échanges extérieurs sont désorganisés ; le pays est ouvertement menacé par la Chine de frappes conventionnelles et à terme nucléaires. Car voici, non sans raisons l’Australie dénoncée comme une puissance nucléaire virtuelle. Cela, en échange d’une protection illusoire car l’Australie ne sera pas défendue en cas de crise. Au total, une mauvaise affaire et une grave crise politique prévisible en Australie.
By committing Australia to the “Chinese scheme” of the United States, Prime Minister Scott Morrison has just undermined his own country. The Anglo-American nuclear submarines, which Australia is to be equipped with, will not be operational for ten to fifteen years, if they are built, which is doubtful. In the meantime, Australia remains alone and nude, subject to Chinese sanctions: it is losing this market and its foreign trade is disorganized; the country is openly threatened by China with conventional and eventually nuclear strikes. For here, not without reason, Australia is denounced as a virtual nuclear power. And this in exchange of an illusory protection, because Australia will not be defended in case of crisis. All in all, a bad deal and in the long run, a serious political crisis predictable in Australia.