Australie – Chine – États-Unis : Le paradoxe du statu quo australien

En 2012, l’ancienne Première ministre travailliste (ALP*) Julia Gillard (2010-2013) embrassait autant son « siècle asiatique1 » et le « boom » des échanges commerciaux sino-australiens, qu’elle n’accueillait sur les côtes septentrionales australiennes quelques 2 500 soldats américains ainsi que le président américain Barack Obama (2009-2017) qui venait lancer son Pivot to Asia* depuis Canberra. Son successeur travailliste, Anthony Albanese, cherche désormais autant, après le gel diplomatique sino-australien des dernières années (LNP*), à apaiser les relations avec la Chine2 qu’à acquérir malgré les obstacles3 des SNA* américains et/ou britanniques dans le cadre de l’Aukus*. Si la Chine peut certes avoir changé, l’acquisition de submersibles anglo-saxons ne risque peut-être pas de faciliter la détente souhaitée. Quoique.

FAITS

Malgré les craintes de la Maison-Blanche et du précédent gouvernement australien concernant un éventuel veto de leur part4, les travaillistes semblent s’être rapidement acclimatés au legs stratégique de l’ancien Premier ministre libéral Scott Morrison (2018-2022) :

  • annulation du partenariat stratégique franco-australien,
  • annulation de la commande de 12 sous-marins Shortfin Barracuda du français Naval Group.

« Souhaitant » le retour au statu quo5 avec Pékin, Anthony Albanese doit pourtant annoncer en mars 2023 – à Washington – son choix définitif quant à l’acquisition de nouveaux submersibles qui viendront renforcer l’Aukus*; un partenariat précisément destiné à contrer les prétentions6 de la RPC*. [•••]

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n° 169/2023-02