Hong Kong souhaite adhérer au RCEP *.
Hong Kong wishes to join RCEP.
Le 16 avril 2021, Le Conseil de l’Union européenne a déclaré son intérêt pour l’Indo-Pacifique et sa volonté d’y renforcer son influence et sa coopération. Les initiatives prise précédemment par la France, l’Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark sont ainsi confirmées et soutenues au niveau communautaire, voire élargies. Sans hostilité, ce premier document – il sera suivi par un second, plus détaillé – rappelle à la Chine qu’il convient de respecter les règles internationales.
On April 16, 2021, the Council of the European Union declared its interest in the Indo-Pacific and its willingness to strengthen its influence and cooperation there. The initiatives previously taken by France, Germany, the Netherlands and Denmark are thus confirmed and supported at Community level, or even extended. Without hostility, this first document – it will be followed by a second, more detailed – reminds China to respect international rules.
Conseil de l’Union européenne, Bruxelles, 16 avril 2021, 7914/21
(Version française : Rémi Perelman, Asie21)
1. Le Conseil considère que l’UE devrait renforcer son orientation stratégique, sa présence et ses actions dans l’Indo-Pacifique dans le but de contribuer à la stabilité, à la sécurité, à la prospérité et au développement durable de la région, sur la base de la promotion de la démocratie, de l’état de droit, droits de l’homme et droit international.
Une crise sévère secoue le Forum des îles du Pacifique1 suite à un désaccord autour de l’élection de son secrétaire général. Les États micronésiens qui n’ont pas pu imposer leur candidat, malgré un gentlemen’s agreement passé avec ceux mélanésiens et polynésiens, ont décidé de se retirer du Forum. Un départ qui redéfinirait sa sphère d’influence, y bousculerait des équilibres et profiterait, sans aucun doute, à Pékin. Mais rien n’est encore fait et les regards se tournent désormais vers Washington.
Dans une lettre ouverte à Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN, plusieurs haut gradés de l’Armée regroupés au sein du Cercle de Réflexion Interarmées (CRI) s’insurgent contre le projet « OTAN 2030 » qui, selon eux, affaiblit notamment la souveraineté de la France.
Elle concerne au premier chef deux pays, Russie et Chine, qui entrent dans le champ d’Asie21.
Nous la reproduisons ici.
Les Pays-Bas, revenant sur leur passé, ont récemment défini leur vision de la région indo-pacifique, RIP. Trois siècles et demi de présence coloniale en Indonésie, l’une des plus longues de l’histoire, n’ont pas été effacés par une absence de 75 ans. Au 17e siècle, la Compagnie des Indes orientales édifie Batavia comme capitale de son empire sur les ruines de Jayakerta, dont le nom, Jakarta, est repris à l’indépendance, en 1945. Aujourd’hui, une nouvelle vision – voulue comme intégrée à celle qu’ils voudraient voir adoptée par l’UE – s’impose aux Pays-Bas pour garantir que leurs intérêts économiques et politiques dans le pôle de croissance le plus important du monde continuent d’être adéquatement défendus.
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FAITS
Le 13 novembre 2020, après la France et l’Allemagne, les Pays-Bas étaient le troisième pays membre de l’UE à publier un document destiné à renforcer la coopération nationale et européenne en Indo-Pacifique. Le Royaume-Uni venait de publier le sien. Le Danemark semble vouloir faire de même.
Ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas
13 novembre 2020
Indo-Pacifique : un guide pour renforcer la coopération néerlandaise et européenne
Texte initial : https://www.rijksoverheid.nl/documenten/publicaties/2020/11/13/indo-pacific-een-leidraad-voor-versterking-van-de-nederlandse-en-eu-samenwerking-met-partners-in-azie
Version française et notes de bas de page : Rémi Perelman, Asie21, qui apprécierait toute remarque sur la traduction – remi.perelman@gmail.com.
Lire également :
Indo-Pacifique – Royaume-Uni : Désormais, l’air du large
Indo-Pacifique : Une politique allemande. Vers une politique européenne ?
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L’ESSENTIEL
Un accord de statut des forces à l’étranger (SOFA) est en cours de négociation entre les Fidji et l’Australie. Un nouveau pas sera ainsi franchi par ces deux pays qui cherchent à normaliser leurs relations. Pour Canberra, il s’agit de renforcer sa stratégie sécuritaire dans son environnement proche, sans doute aussi un peu pressé par Washington.
Le Royaume-Uni vient de dessiner l’avenir qu’il se souhaite à l’est de Suez : le retour dans une forme néo-impériale, appuyé sur une longue histoire dans l’océan Indien et une série d’alliances nouvelles ou renouvelées dans la région. Pressé également d’étendre ses marchés, il se promet d’y être un protecteur et promoteur des règles internationales et le héraut de la lutte contre le réchauffement climatique. Résolument adossé aux États-Unis et hostile à la Chine populaire, il se pose en homologue sinon en alternative de l’Union européenne.
Une orientation très britannique
Vers une nouvelle stratégie britannique
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Un rapport intérimaire de la Commission indo-pacifique de Policy Exchange
présidée par le très honorable Stephen J Harper, avec une préface de l’Honorable Shinzō Abe
22 novembre 2020
Nb. Version française : Rémi Perelman, Asie21 (signaler les impropriétés à remi.perelman@gmail.com). Cette version est dépourvue des nombreuses notes bas de page de l’original. Si nécessaire, se reporter à celle-ci : https://policyexchange.org.uk/wp-content/uploads/A-Very-British-Tilt.pdf
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Lire également :
Indo-Pacifique – Royaume-Uni : Désormais, l’air du large
Indo-Pacifique : Une politique allemande. Vers une politique européenne ?
Contenu
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Avant-propos
Policy Exchange
Policy Exchange est le principal groupe de réflexion du Royaume-Uni, indépendant et non partisan, dont la mission est de concevoir, développer, proposer et promouvoir de nouvelles idées de politiques destinées à améliorer les services publics, rendre la société plus forte et dynamiser l’économie.
Kurt Campbell est l’homme de Joe Biden pour formuler la politique asiatique de Washington.
Kurt Campbell is Joe Biden’s man to formulate Washington’s Asian policy.
Un accord de statut des forces à l’étranger (SOFA) est en cours de négociation entre les Fidji et l’Australie. Un nouveau pas sera ainsi franchi par ces deux pays qui cherchent à normaliser leurs relations. Pour Canberra, il s’agit de renforcer sa stratégie sécuritaire dans son environnement proche, sans doute aussi un peu pressé par Washington.
Jacinda Ardern, qui a remporté une belle victoire aux élections générales du 17 octobre, conserve son poste de Première ministre de Nouvelle-Zélande. Avec un second mandat qui démarre sous le signe de la covid-19, elle va devoir continuer à en protéger son pays et surtout à en maîtriser les impacts, en particulier sur le plan économique. Ce qui ne manquera pas de reposer la question de sa relation avec son premier partenaire commercial : la Chine.
1 – ÉVÉNEMENTS MAJEURS RÉCENTS ET ENJEUX DE DEMAIN
EXTRÊME-ORIENT
Chine – États-Unis Quand l’économie chinoise égalera-t-elle celle des États-Unis ? Philippe Delalande, Asie21
Chine – Hong-Kong Hong-Kong est encore aujourd’hui la porte financière de la Chine vers le monde, Patrick Hébert, Asie21
Japon Une rébellion aéronautique, Edouard Valensi, Asie21
Taïwan – États-Unis Exercices militaires conjoints des corps des marines. La gifle américaine, Catherine Bouchet-Orphelin, Asie21
Dimanche 15 novembre dernier, 15 pays d’Asie et d’Océanie ont signé l’accord de Partenariat régional économique global (Regional Comprehensive Economic Partnership – RCEP, agreement), lors de la clôture du sommet virtuel de l’ANASE (Association des nations d’Asie du Sud-Est, en anglais ASEAN-Association of Southeast Asian Nations).
On Sunday November 15, fifteen countries in Asia and Oceania signed the Regional Comprehensive Economic Partnership (RECP) agreement, during the closing of the virtual summit of ASEAN (Association of Southeast Asian Nations).
En écho aux campagnes menées aux États-Unis et en Europe contre la politique d’expansion chinoise, un groupe de parlementaires occidentaux, essentiellement européens et anglo-saxons (Australie, Nouvelle Zélande) a fondé le 5 juin 2020 une Alliance interparlementaire sur la Chine (en anglais IPAC) dont le but est officiellement de contrecarrer les agissements et les « ambitions futures » de la république populaire de Chine et du Parti communiste chinois, de s’opposer à leur politique d’ « expansion de leur influence globale », qui constituent des « défis aux États démocratiques ».
Alors que l’Alliance atlantique peine à se réinventer, son secrétaire général semble tenté par un rapprochement avec certains pays d’Asie-Pacifique pour faire face à la montée en puissance d’une Chine identifiée comme étant la principale source du changement de l’équilibre mondial des pouvoirs.
Encouragés par les bons résultats obtenus dans leur lutte contre la propagation de la covid-19, les deux pays réfléchissent à la création d’un espace commun, parfaitement maîtrisé sur le plan sanitaire, qui permettrait la libre circulation de leurs ressortissants pour des motifs touristiques. Ils envisageraient, par la suite, d’ouvrir cette « bulle » aux États océaniens. Une initiative qui pourrait déboucher sur de substantiels bénéfices pour Canberra et Wellington tant sur le plan économique que diplomatique et stratégique.

La « Multilatéralisation de l’Initiative de Chiang Mai », qui vient de fêter son dixième anniversaire aurait grand intérêt à accueillir l’Australie et la Nouvelle-Zélande, un renforcement qui pourrait se révéler opportun pour affronter la crise qui se profile dans le sillage de la pandémie de covid-19 et constituer le premier organisme d’intervention financière de l’Indo-Pacifique.