La Birmanie de 2021 n’est plus celle de 1962 (coup d’État du général Ne Win) ni celle de 1988, où la répression fit 3000 morts. Le peuple birman se rend compte que les militaires ont voulu reprendre le pouvoir non pas pour défendre l’unité du pays, mais pour préserver leurs privilèges. Les élections de novembre 2020 ont montré sans équivoque que la population souhaitait revenir à un régime de démocratie parlementaire dirigé par des civils.
Birmanie
Birmanie : Le retour des militaires
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Dès avant son indépendance en 1948, les militaires ont joué un rôle prépondérant en Birmanie puisque, formée par les Japonais pendant la 2e Guerre mondiale, l’armée birmane, appelée Tatmadaw en birman, est depuis ses origines devenue le pilier de cette indépendance et de l’unité du pays. Dans l’esprit du général Ne Win, le coup d’état de 1962 avait été fait dans le but de restaurer l’ordre et l’unité du pays face aux rébellions ethniques menaçant son intégrité territoriale beaucoup plus que pour instaurer un socialisme à la mode birmane. Ne Win n’était pas un idéologue, mais un nationaliste intransigeant formé à la japonaise.
Birmanie : Le coup d’État, un enjeu international
Le coup d’État mené par la Tatmadaw (les Forces armées birmanes) le 1er février a surpris plus d’un observateur : le plébiscite remporté par la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND) aux élections de novembre 2020 semblait sceller le sort de la transition amorcée en 2003. Les chancelleries occidentales se félicitaient de cette tournure quand celles des pays de l’ASEAN y voyaient un appel à poursuivre les rapprochements engagés depuis 1997. L’Inde félicitait les principaux responsables de la LND et même la Chine y trouvait son compte après avoir mis à profit la distanciation des pays occidentaux à la suite des événements tragiques touchant la communauté Rohingya (août – septembre 2017). Les accusations d’irrégularités électorales ont attiré l’attention des ambassades dont l’inquiétude est devenue encore plus palpable après que le général Min Aung Hlaing ait déclaré que la constitution pouvait être, « dans certaines circonstances », révoquée. L’ambassade américaine, avec 16 pays (dont l’ambassade du Royaume-Uni et celle de l’Union européenne) ont alors, publié une déclaration exhortant l’armée à adhérer aux normes démocratiques. Le coup d’État constitue la réponse de la Tatmadaw ; il interroge à présent sur la meilleure stratégie à adopter alors que le mouvement de désobéissance civile prend de l’ampleur.
Une diplomatie militaire indienne en développement
Les divers déplacements du chef d’état-major de l’armée de terre indienne dans les pays voisins, au Moyen-Orient et en Corée du Sud montrent que New Delhi implique désormais les militaires dans la diplomatie.
Grappillages Asie21 n° 145/2020-12
Chine Mise à profit de Macao pour le Davos chinois Chine – Angola L’aéroport de Luanda, enfin ! Chine – Cap Vert Fierté Chine – Golfe de Guinée Toujours le piratage Chine – Brésil Un jeu dangereux Chine – France BYD en flèche Chine – Macao – Cap-Vert Tribulations d’un Chinois de Macao Cambodge – … Lire la suite
Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n° 144/2020-11 – sommaire
1 – ÉVÉNEMENTS MAJEURS RÉCENTS ET ENJEUX DE DEMAIN
EXTRÊME-ORIENT
Chine – États-Unis Quand l’économie chinoise égalera-t-elle celle des États-Unis ? Philippe Delalande, Asie21
Chine – Hong-Kong Hong-Kong est encore aujourd’hui la porte financière de la Chine vers le monde, Patrick Hébert, Asie21
Japon Une rébellion aéronautique, Edouard Valensi, Asie21
Taïwan – États-Unis Exercices militaires conjoints des corps des marines. La gifle américaine, Catherine Bouchet-Orphelin, Asie21
- Démenti américain. Jeux de mots et de concepts
- Extrait de déclarations du porte-parole du Pentagone, John Supple
Birmanie : La démocratie en danger ?
Les élections générales qui se sont tenues le 8 novembre 2020 en Birmanie ont donné un résultat sans équivoque. Pourtant, le principal parti d’opposition conteste le scrutin. La question est dans les esprits : l’Armée pourrait-elle se solidariser de cette contestation et refaire le coup de 1990 qui avait déjà une première fois, privé Aung San Suu Kyi d’un résultat identique ? La transition politique amorcée au début des années 2000 est-elle en danger ?
Asie : Signature du plus gros accord de libre-échange du monde
Dimanche 15 novembre dernier, 15 pays d’Asie et d’Océanie ont signé l’accord de Partenariat régional économique global (Regional Comprehensive Economic Partnership – RCEP, agreement), lors de la clôture du sommet virtuel de l’ANASE (Association des nations d’Asie du Sud-Est, en anglais ASEAN-Association of Southeast Asian Nations).
On Sunday November 15, fifteen countries in Asia and Oceania signed the Regional Comprehensive Economic Partnership (RECP) agreement, during the closing of the virtual summit of ASEAN (Association of Southeast Asian Nations).
Investissements indiens en Birmanie
En réalisant une liaison fluviale et routière avec la Birmanie, l’Inde cherche à désenclaver ses provinces du nord-est tout en contrant l’influence grandissante de la Chine.
Birmanie : Des élections sans enthousiasme
Les prochaines élections vont avoir lieu le 8 novembre 2020 en Birmanie. C’est la troisième fois depuis 1962 que les électeurs sont appelés aux urnes. La dernière fois, en 2015, le scrutin avait soulevé un vrai enthousiasme à la fois au sein de la population et dans la communauté internationale. Il ne semble pas que cela soit le cas cette fois-ci. Les enjeux sont pourtant tout aussi cruciaux.
Comment le coronavirus détricote le “Made in Bangladesh”
Asie du Sud-Est : Chine – Mékong, mais pas en tête à tête
La Commission du Mékong a 25 ans. Elle est la lointaine héritière du Comité international pour l’aménagement du bassin inférieur du Mékong, conçu en 1957 comme un élément de la stratégie américaine dans la péninsule indochinoise. Se consacrant à la surveillance environnementale du bassin, elle coexiste aujourd’hui avec un second mécanisme, à visée économique, ainsi que trois programmes de coopération menés respectivement par la Chine, le Japon et les États-Unis.
Mer de Chine du Sud – Malaisie – Chine – Vietnam : Quand la Malaisie outrepasse ses droits
Au nord-ouest des États de Sarawak et de Sabah, la Malaisie exploite deux sites pétroliers et procède à des explorations sismiques sur trois autres, dont deux situés au-delà de sa zone économique exclusive (ZEE). De ce fait, elle outrepasse dans ce secteur ses droits légitimes en même temps qu’elle y néglige l’accord passé en 2009 avec le Vietnam sur cette partie de haute mer. La Chine, de son côté, toujours dans son concept de refus aux autres États riverains de la mer de Chine du Sud d’exploiter pleinement leurs ZEE, se livre à des actions de harcèlement paranaval sur ces cinq sites contre les compagnies pétrolières.
Projet de privatisation des aéroports de Paris. Et les Chinois ?
(Reproduction intégrale par tout média intéressé, autorisée avec prière de mentionner la source)
Le 10 avril 2019, 248 députés et sénateurs ont déposé devant l’Assemblée nationale une « Proposition de loi visant à affirmer le caractère de service public national de l’exploitation des aérodromes de Paris »[1].
Indo-Pacifique – Royaume-Uni : Post-Brexit : retour à l’est de Suez
« Reviens-t-en, soldat britannique ; reviens-t-en à Mandalay ! » (R. Kipling)
Chine- Birmanie : Le corridor économique sino-birman 中緬經濟走廊的戰略意義
La Route de la soie du Sud-Est, déjà pourvue d’un oléoduc et d’un gazoduc alimentant la capitale de la province du Yunnan, va s’appuyer sur des infrastructures modernes destinées à relier le réseau ferré chinois aux routes maritimes. Avantage économique pour les deux partenaires, elle sera un atout géopolitique majeur pour Pékin en lui offrant une place parmi les puissances présentes dans l’océan Indien.
中緬經濟走廊的戰略意義
中國在東南亞推出的"一帶一路",預定將為雲南首府昆明,提供一條輸油管以及一條天然氣管,接下來就是進行現代化的基礎建設,其中就包括將中國的鐵路一直修建到緬甸的出海港。這是對中緬兩國經濟均有利的舉措,特別是對北京而言,此乃地緣政治中的重要王牌,因為在印度洋的大國競爭中,其為中國提供了一個海港!
Birmanie : Aung San Suu Kyi devant la justice internationale
Aung San Suu Kyi comparaît devant la Cour internationale de justice de La Haye pour défendre la politique du gouvernement birman accusé de « génocide. »
Birmanie / Myanmar : Aung San Suu Kyi face au monde
Aung San Suu Kyi a décidé d’aller elle-même, à la Cour de Justice internationale (CIJ), assurer la défense de son pays accusé par la Gambie, elle-même mandatée par l’Organisation de la Coopération islamique, de violer la convention sur la prévention et la répression du crime de génocide de 1948. La Birmanie est accusé d’avoir violé cette convention en perpétrant un génocide organisé. La plainte avait été déposée le 11 novembre 2018. Beaucoup se sont interrogés sur la présence d’Aung San Suu Kyi à La Haye et l’ont interprétée comme un acte de défiance ; les médias occidentaux ont, dans leur grande majorité, fait haro sur le prix Nobel en l’accusant de toutes les responsabilités. Qu’est-ce qui se joue avec ce procès ? Quel est l’avenir d’Aung San Suu Kyi et celui de son pays ?
Indo-Pacifique, portrait d’un monde tiraillé entre Washington et Pékin
Peu de pays de la région ont une attitude tranchée à l’égard des deux grandes puissances. Les raisons sont nombreuses et ne sont pas toujours explicitées, par prudence d’une part, par difficulté de démêler intérêts et risques dans les deux domaines qui comptent aujourd’hui, l’économie et la politique. La succession des gouvernements dans les pays à régime démocratique font varier les sympathies. Certains, comme l’Indonésie, font ouvertement appel à l’aide des deux camps, la proximité géographique de la Chine dans la région conduit d’autres soit à se méfier du voisin, comme l’Inde, soit à s’y livrer, comme le Cambodge… Chaque pays a son histoire et ses projets. Ce qui suit n’est qu’une esquisse très sommaire de la diversité des situations.