En réalisant une liaison fluviale et routière avec la Birmanie, l’Inde cherche à désenclaver ses provinces du nord-est tout en contrant l’influence grandissante de la Chine.
En réalisant une liaison fluviale et routière avec la Birmanie, l’Inde cherche à désenclaver ses provinces du nord-est tout en contrant l’influence grandissante de la Chine.
Aung San Suu Kyi comparaît devant la Cour internationale de justice de La Haye pour défendre la politique du gouvernement birman accusé de « génocide. »
Maintenant que le problème rohingya paraît, au moins provisoirement, réglé, on voit resurgir en Arakan une « armée » séparatiste bouddhiste « identitaire ».
Now that the Rohingya issue seems, for the moment, settled, a buddhist armed organization reappears in the state of Arakan in defense of local culture.
Alors que la Conseillère d’État et ministre des Affaires étrangères, Mme Aung San Suu Kyi, était convenue avec les autorités du Bangladesh du principe du retour échelonné des réfugiés rohingyas dans l’État birman de l’Arakan, d’où les
Le 2 juin 2017, la « conseillère d’État » et ministre des Affaires étrangères de Birmanie (elle n’est ni présidente, ni premier ministre) s’est pour la première fois rendue dans l’État de l’Arakan.
LE MONDE | • Mis à jour le | Propos recueillis par Marc-Olivier Bherer
La spécialiste Sophie Boisseau du Rocher estime qu’avec le discours de mardi, la dirigeante birmane a fait un geste sensible pour l’intégration des Rohingya.
Que vous inspirent les déclarations de la dirigeante birmane sur les Rohingya, qui a condamné « les violations des droits de l’homme » dont ils sont victimes et a déclaré que son pays était « prêt » à organiser le retour des Rohingya réfugiés au Bangladesh ?
Sophie Boisseau du Rocher : Les déclarations d’Aung San Suu Kyi pourraient décevoir ceux qui attendaient un revirement complet et public de ses positions, qui espéraient par exemple qu’elle condamne publiquement l’armée pour les exactions commises dans l’Etat d’Arakan, exactions qui pourraient même paraître sous-estimées. Il s’agit, à mon avis, d’une erreur de jugement et d’une méconnaissance de la situation sur place.
L’émotion suscitée par le sort des Rohingya, minorité musulmane de langue bengalie considérée comme allogène en Birmanie, a suscité de nombreuses réactions jusqu’en Russie où vit une vingtaine de millions de musulmans.
La répression contre les Rohingya tourne dans les médias occidentaux au procès d’Aung San Suu Kyi et du bouddhisme en général.
La médiatisation d’un film exposant les prédications haineuses d’un moine bouddhiste birman fanatique encourageant les pogroms antimusulmans (« Le Vénérable W. » de Barbet Schroeder) ainsi que les « unes » récurrentes sur la répression de la communauté rohingya dans l’État birman d’Arakan, à la frontière du Bangladesh, conditionnent l’opinion mondiale dans le sens d’une réprobation globale du bouddhisme d’État en Birmanie et, plus généralement, dans les pays majoritairement bouddhistes comme la Thaïlande. Il convient cependant de considérer cette forme de choc des civilisations dans une perspective plus large et plus équilibrée.
Les médias mondiaux sont de plus en plus focalisés sur le sort des Rohingyas de la frontière birmano-bangladaise et reprochent à Mme Aung San Suu Kyi son silence face aux exactions de l’armée, qu’elle ne peut contrôler.