Le 2 juin 2017, la « conseillère d’État » et ministre des Affaires étrangères de Birmanie (elle n’est ni présidente, ni premier ministre) s’est pour la première fois rendue dans l’État de l’Arakan.
FAITS
L’Arakan, théâtre depuis des années de troubles et de violences entre l’armée birmane et les Rohingya, minorité (musulmane) non reconnue comme telle par le pouvoir central, dont 600 000 (selon ces derniers et diverses sources) auraient fui au Bangladesh voisin (dont eux ou leurs familles sont originaires) dans des conditions terribles. Ils y sont regroupés dans des camps d’urgence surpeuplés où, selon plusieurs sources, les autorités locales proposent aux femmes une stérilisation. Mme Aung San Suu Kyi est venue accompagnée d’autres ministres et d’hommes d’affaires dans l’idée qu’une politique de développement économique serait la meilleure manière de résorber l’abcès de fixation que constitue la présence en Birmanie de ces centaines de milliers d’allogènes « indésirables ». Elle a rencontré des délégués rohingyas qui lui ont réitéré leurs doléances : accéder à la citoyenneté, se voir reconnaître la possession de certaines terres et le statut de minorité nationale – ce que tous les gouvernements birmans ont toujours refusé au motif qu’ils ne sont ni une ethnie spécifique (mais des « Bengalis » venus du pays limitrophe) ni une composante historique de l’Union birmane.
Le 28 novembre 2017, c’est le Pape François qui […]
Jean Hourcade, Asie21
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°112 décembre 2017
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