Le 28 mars 2025, le plus puissant séisme depuis un siècle frappait le centre-nord de la Birmanie, tuait près de 4 000 personnes et en laissait 2 millions d’autres dans un état critique. Avec des effets dramatiques sur un pays déjà éprouvé par la guerre civile qui s’est engagée depuis le dernier coup d’État, le 1er février 2021. Un cataclysme autant géographique que social et stratégique, susceptible de redistribuer les cartes politiques. Une opportunité pour la Tatmadaw* mais une véritable épreuve pour l’opposition aux généraux qui subit à la fois les conséquences des désordres provoqués et le cynisme de l’armée. La trêve est arrivée à son terme le 30 avril avant d’être réinstaurée le 6 mai par la junte.
Tatmadaw
Birmanie : Les groupes ethniques passent à l’offensive
Depuis son indépendance en 1948, la Birmanie, mosaïque de populations, a été confrontée à de multiples rébellions ethniques. L’armée a toujours joué un rôle de premier plan dans la recherche de l’unité du pays. Le coup d’état du général Ne Win en 1962 était motivé par le souci de reconstituer cette unité. En février 2021, le général Min Aung Hlaing a repris le pouvoir des mains d’un gouvernement redevenu civil, bien que sous le contrôle des militaires, afin de pérenniser la mainmise de la Tatmadaw* sur l’ensemble du pays.
Birmanie : Les nouveaux paliers de la guerre civile
Le 11 avril 2023, des avions et des hélicoptères de combat de l’Armée nationale, la Tatmadaw, lançaient une attaque sur le village de Pazi Gyi dans le centre du pays. Une opération meurtrière puisqu’on comptait près de 170 morts dont des femmes et des enfants ainsi que plusieurs dizaines de blessés. Cette attaque démontre les intentions de la junte qui souhaiterait « en finir » avec les forces de l’opposition, qualifiées de « terroristes ». Les civils sont les premières victimes de la politique de terreur orchestrée par la junte. Au-delà de l’horreur suscitée par ces massacres, la Birmanie et sa population, confrontées à des niveaux de violence inédits, s’enfoncent dans une crise sans fin.
Birmanie : Malgré le coup d’État, l’intérêt international pour le marché birman reste intact
Depuis le 1er février 2021 et le coup d’État orchestré par le général Min Aung Hlaing, chef de la Tatmadaw, la Birmanie est redevenue un État paria. Néanmoins, depuis la fin de l’année 2021, nombreux sont les projets infrastructurels qui redémarrent. C’est en particulier le cas de ceux financés sur fonds publics par des partenaires asiatiques de la Birmanie, en particulier le Japon et la Corée du Sud.
Birmanie : Porte d’entrée stratégique pour la Russie
La Russie souhaite développer sa présence en Asie du Sud-Est (Vietnam, Laos, Malaisie, Indonésie…). La vente d’armement et la formation des cadres militaires en constituent la modalité privilégiée, notamment en Birmanie.
Birmanie : Le retour des militaires
🐃 Suivez l’évolution de l’Asie avec un abonnement à Asie21 🐃
Dès avant son indépendance en 1948, les militaires ont joué un rôle prépondérant en Birmanie puisque, formée par les Japonais pendant la 2e Guerre mondiale, l’armée birmane, appelée Tatmadaw en birman, est depuis ses origines devenue le pilier de cette indépendance et de l’unité du pays. Dans l’esprit du général Ne Win, le coup d’état de 1962 avait été fait dans le but de restaurer l’ordre et l’unité du pays face aux rébellions ethniques menaçant son intégrité territoriale beaucoup plus que pour instaurer un socialisme à la mode birmane. Ne Win n’était pas un idéologue, mais un nationaliste intransigeant formé à la japonaise.
Birmanie : Nouvelle rébellion – bouddhiste – dans l’Arakan
Maintenant que le problème rohingya paraît, au moins provisoirement, réglé, on voit resurgir en Arakan une « armée » séparatiste bouddhiste « identitaire ».
Now that the Rohingya issue seems, for the moment, settled, a buddhist armed organization reappears in the state of Arakan in defense of local culture.