L’Asie profite des problèmes de l’Europe. La crise russo-ukrainienne a été un révélateur des faces cachées de la croissance mondiale dont les résultats, en 2023, donnent les grandes tendances économiques. L’Europe voulait « provoquer l’effondrement de l’économie russe » en la privant de ses recettes pétrolières. L’histoire nous a appris que « mettre la Russie à genoux » était une sacrée gageure. A-t-on oublié l’aigle bicéphale du blason d’Ivan le Terrible, avec ses deux têtes, l’une dirigée vers l’ouest, l’autre vers l’est ? Il était simple d’imaginer qu’elle ne plierait pas, qu’elle se tournerait vers l’Est. Elle le fit avec succès et rapidité, une surprise pour tous. Le monde n’a pas changé, il a seulement révélé au grand jour ses pôles de croissance. La Russie a contribué à ce mouvement, en jouant la Sibérie et ses perspectives. Les dragons asiatiques voisins sont réactifs et voraces. Le transsibérien a été un cordon ombilical sauveur comme il le fut aux périodes cruciales de la Russie, avec une réorganisation étonnamment performante. L’avenir est à l’Est, la crise est à l’Ouest : l’Ukraine est devenue une opportunité pour l’Asie.