Les Philippines après Marawi

La bataille de Marawi vient de prendre fin. Mais les terroristes islamistes perdurent. A Marawi, la reconstruction balbutie. La relation entre Manille et Washington se trouve — pas coulée mais — toujours au fond du Pacifique. Et, nous voyons la Chine et la Russie mettre les pieds aux Philippines avec la « bénédiction » du président Duterte… Analyse du général (2s) Daniel Schaeffer, du Groupe de réflexion Asie21, pour Asie Pacifique News.

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Nouvelles Routes de la soie : où en est-on exactement ?

Des officiels iraniens applaudissent à l’entrée en gare de Téhéran du premier train reliant la Chine à l’Iran depuis l’ancienne Route de la soie, le 15 février 2016.  (Crédits : AFP PHOTO / STRINGER)

En 2013, Xi Jinping annonçait au Kazakhstan la « version terrestre » des « nouvelles Routes de la soie » (la « Ceinture »). Quelques mois plus tard, il présentait la « version maritime » (la « Route ») à Jakarta. Depuis ces annonces, la dénomination anglaise a évolué. D’abord siglée OBOR (One Belt One Road – Une ceinture, une route), l’appellation était trop centrée sur les intérêts chinois et, pour les mauvaises langues, elle se traduisait par « Our bulldozers, Our rules ». Aussi Pékin a-t-il glissé vers une plus modeste Belt and Road Initiative (BRI). Déclinée sur tous les modes – voie ferrée, maritime, routes, digital et aérien –, la BRI se développe le long de deux axes ayant chacun des variantes. Le premier traverse l’Asie Centrale et continue vers l’Europe, via la Russie ou via l’Iran, et également la Route du Nord (Arctique). Le second se démultiplie en trois corridors (Pakistan vers le port de Gwadar, Birmanie vers le port de Kyaukphyu, Laos vers Singapour), et se prolonge par une voie maritime qui aboutit au Pirée d’où elle continue vers l’Europe centrale. La BRI qui ne se limite pas aux infrastructures et incorpore la construction de zones industrielles, la production électrique et même des projets hôteliers.
 

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Lettre confidentielle Asie21-futuribles n°112 décembre 2017 – sommaire

1 – ÉVÉNEMENTS MAJEURS DU MOIS ET ENJEUX DE DEMAIN

EURASIE

EURASIE  La face sombre des Routes de la soie, Rémi Perelman, Asie21

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Chine : Xi Jinping, plus fort que Jésus-Christ

Après le 19e congrès du Parti communiste chinoise, le culte du président Xi Jinping a pris une forme plus marquée. Dans la province du Jiangxi, le Parti a lancé une campagne pour « transformer les croyants dans la religion en croyants dans le Parti ».

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Le Piège de Thucydide, Destinated for war, 修昔底德陷阱, Graham Allison, Library of Congress, 2017

Destined for war, can America and China escape Thucydides’s trap?

Graham Allison, Library of Congress, 2017, 364 pages.

Cette note de lecture est parue dans le n°15 de la revue Conflits (octobre-novembre-décembre 2017) et reproduite ici avec l’aimable autorisation de son rédacteur en chef, Pascal Gauchon (https://www.revueconflits).

美國學者艾利森2017年的着作:"終必一戰⋯⋯中美能否走出修昔底德陷阱?"乃是引申西元前五世紀發生的伯羅奔尼撒戰爭,從而推論,由於美國害怕中國的掘起與壯大,因此在不久的將來,雙方不免會爆發戰爭?

Dans un avenir plus ou moins proche, paraphrasant Thucydide sur l’origine des guerres du Péloponnèse au Ve siècle avant Jésus-Christ, pourra-t-on dire : « Ce fut la montée en puissance de la Chine et la crainte qu’elle inspirait aux États-Unis qui rendit la guerre inévitable » ?

Alors que le changement en cours de l’ordre du monde est marqué par la rivalité sino-américaine, Graham Allison1 rappelle que les leçons de l’histoire méritent toute notre attention. Dans seize exemples d’antagonismes, dominés par les intérêts, la peur et l’honneur, causes de conflits majeurs, initialement voulus de personne et pour autant rarement évités, l’auteur et historien relève les situations allant de la rivalité à la tension, de la dispute commerciale aux tractations diplomatiques pour déboucher sur l’affrontement militaire. Bien des similitudes avec l’actualité sont soulignées et des enseignements à retenir.

La Chine et les États-Unis tomberont-ils à leur tour dans le « piège de Thucydide » ?

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Népal : Le tourisme est reparti

Après deux exercices difficiles, dûs au tremblement de terre d’avril 2015 et au quasi blocus imposé par l’Inde à la fin de la même année, le tourisme au Népal a fortement redémarré en 2017 avec un accroissement de 25,47 % du nombre des visiteurs pour les 10 premiers mois de janvier à octobre (760 000 au total) et des gains en devises se montant à environ 600 millions de $ selon les comptes de la banque centrale.

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Chine – Inde : Création d’un institut bouddhique dans l’île de Hainan

À Nalanda, au Bihar, avait existé une université bouddhique qui connut une grande renommée. Fondée au Ve siècle avant Jésus-Christ, elle fut détruite par des envahisseurs musulmans vers l’an 1200. En 2006, l’Inde a envisagé de recréer une université sur le même site. Des financements étrangers, y compris chinois (un demi-million de dollars versés en … Lire la suite

Océans Indien et Pacifique : dialogue quadrilatéral de sécurité

Le 12 novembre 2017, en aparté à Manille, États-Unis, Japon, Australie, Inde ont revivifié le dialogue quadrilatéral de sécurité en région indo-pacifique. Ce qui inquiète la Chine qui y voit là l’émergence d’une coalition susceptible de nuire à ses intérêts dans les deux bassins des océans Indien et Pacifique.

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L’inquiétude des entreprises étrangères en Chine face au PCC    

Certains membres de la communauté d’affaires allemande en Chine ont fait part récemment de leur grande préoccupation concernant l’influence croissante du Parti communiste chinois (PCC) dans les opérations de leurs entreprises respectives et des pressions qu’ils subissent pour que cette influence se développe.

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Océans Indien et Pacifique : les expressions de l’inquiétude chinoise induites par le dialogue quadrilatéral

Dès que les premières informations sur ce projet de reprise de dialogue filtrent à partir du mois de mai 2017, notamment dans la presse australienne dont un article aurait fait allusion à ce qui pourrait être un projet de contention (containment) de la Chine, Pékin réagit vivement. Il voit dans cette convergence des quatre nations l’émergence d’un « axe » qui lui serait hostile. Il demande des explications. Il applique des mesures symboliques de rétorsion à l’encontre de l’Inde, notamment en chicanant sur l’attribution de visas à une délégation qui doit se rendre en Chine.

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Dragons furieux, les avions spatiaux chinois de Philippe Coué, L’Harmattan, 2017 飛龍在天 — 中國的航太科技

Si l’Europe a abandonné l’avion spatial Hermès et ses technologies associées, la Chine affirmait à la fin du XXe siècle qu’elle réussirait là où le vieux continent avait échoué. Qui alors y croyait ? L’âge d’or de l’astronautique (1957–1969) a montré toutes les possibilités offertes par les lanceurs consommables y compris pour poser des hommes sur la lune. Les lanceurs réutilisables annonçaient une diminution radicale du coût des opérations.  Dans les années 1970, l’heure était encore à l’utopie. Puis, il y eu l’explosion en vol de Challenger en janvier 1986. Les institutions et l’industrie aérospatiale chinoise avaient des projets ambitieux mais limités par des capacités économiques et techniques ; aussi une solution plus conventionnelle fut adoptée avec le vaisseau Shenzhou.

二十卋紀末,歐洲放棄Hermès 愛瑪士太空航天器及其相關科技,而舊大陸的失敗,卻正是中國邁向成功,開始肯定自有科技。當初誰曾猜想到,會有此結果呢?1957年到1969年,乃是翶翔宇宙的黃金時代,火箭的升空,使一切都成為可能,甚至包括人類登月。可回收的發射器,使得太空作業的浩大費用劇減。1970年代,當時還處在烏托邦的幻想期,接着,1986年發生"挑戰者"太空飛行器的空中爆炸。當時的中國航太機構,已經提出了甚具野心的各類計劃,但卻受限於経費及技術。也因此,中國最先切入的,乃是最傳統的"神舟號"太空飛行器。

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Océans Indien et Pacifique : points communs et points particuliers des déclarations de chacun des participants au dialogue

S’il y a eu consensus sur les sept thèmes centraux de la rencontre, tous cependant les hiérarchisent en termes de priorité en fonction de leurs préoccupations stratégiques majeures. Ainsi les États-Unis et l’Australie insistent d’abord pour que cette région indo-pacifique reste « libre et ouverte ». Ce qui sous-entend dans sa totalité. Ce qui, par voie de … Lire la suite

Caspienne : Seront-ils enfin d’accord ?

Jamais depuis 1991, les cinq États riverains de la Caspienne n’ont paru aussi proches de conclure enfin un accord multilatéral définissant le statut de cet espace maritime fermé, et les droits des États le bordant. Mais l’euphorie devant cette perspective serait sans doute précipitée, tant les enjeux contradictoires restent difficiles à concilier.

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OBOR ou BRI ? Les deux et plus…

Yidai Yilu, 一路, littéralement « une ceinture et une route », expression utilisée au tout début (automne 2013) sont à l’origine de plusieurs sigles souvent employés indifféremment. OBOR, pour One Belt One Road en anglais, est le sigle le plus connu. BRI, pour Belt and Road Initiative, a pris le relais pour, semble-t-il, la raison suivante : Pékin, par souci de gommer une éventuelle interprétation hégémonique susceptible d’être prêtée au mot One (un, une mais aussi unique, comme dans the one coutry/party who could do it), le mot initiative étant apparemment plus neutre. BRI est quelquefois abrégé en B&R selon l’acronyme anglais.

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