Le voyage du président Poutine au cosmodrome de Vostochny, en pleine crise russo-ukrainienne, montre les nouvelles priorités de la Russie avec l’adieu à l’Europe. Poutine, homme de sang froid et de pensée politique longue, laisse très peu de place au hasard de l’instant. La politique n’est pas « tout en même temps », c’est choisir. Il a choisi l’Asie pour le futur de la Russie. L’Europe y perdra ses ressources énergétiques bon marché et sa compétitivité déjà fragile. Elle se trouvera liée aux destinées d’une Amérique du Nord déclinante. La Chine et l’Inde, avec l’exploitation des ressources sibériennes, ses ors noir, bleu, vert, sortent les grandes gagnantes de cette fracture, véritable rift tectonique Russie -Europe. Peut être eût-il mieux valu pour l’Europe de dépendre des énergies de l’Arctique russe que du gaz de schiste américain, cher et si peu écologique, ou des ressources énergétiques des pays du Golfe, incertaines à terme.
Sibérie
Chine – Afrique : Les zombie landgrabs de la Chine en Afrique
La Chine accaparerait des millions d’ha de terres en Afrique pour garantir ses besoins alimentaires. L’accaparement des terres (land grab), un phénomène vieux comme le monde, serait donc la nouvelle forme d’exploitation des pays pauvres et la Chine en serait le leader. Cette technique a été utilisée avec succès par les États-Unis au XIXe siècle pour constituer leur nation, puis par les nations européennes pour construire leurs fragiles empires coloniaux, puis par des magnats américains sur des millions d’ha en Amazonie pour des projets, tous tombés en faillite. Le land grab chinois en Afrique est un « contresens » politique et un non sens économique, une fausse nouvelle utilisée pour dénigrer un pays.
Russie : 800 000 ha de forêt russe en feu, principalement en Yakoutie
Alors que l’envoyé spécial de Biden est à Moscou le 12 juillet 2021 pour parler du réchauffement climatique, on apprend que de vastes étendues de la forêt boréale russe brûlent.
Russie sibérienne : La face nord de la Russie se réchauffe sur un fond d’écologie et de bruit de bottes
La Sibérie est le coeur et le coffre-fort de la Russie avec les richesses de son sous-sol et ses réserves de terre et d’eau. La conquête de l’Arctique a été une constante de la politique russe. Ivan le terrible l’initia en 1582 avec Ermak, suivi par tous les tsars et par Staline avec l’odyssée du Tcheliouskine et la construction de la Stalinka. Poutine la continue avec la priorité donnée à l’extraction minière et pétrolière et l’ouverture de la voie maritime nord (NSR*) qui va bouleverser les échanges de l’Eurasie sud-nord et de l’Asie-Europe. L’amélioration de la navigabilité des grands fleuves favorisera les échanges de marchandises jusqu’au Xinjiang et, à l’image du Mississippi, facilitera la mise en valeur des terres nouvelles russes cultivables. Le 20 mai 2021, Lavrov et Blinken ont discuté à Reykjavik au sommet de l’Arctique sur un fond de désaccord : pour l’un, la côte nord de la Sibérie et son exploitation relève des lois russes, pour l’autre « l’Arctique n’est pas seulement stratégique. It is our home ». Sous prétexte de l’écologie, on voit poindre l’idée d’un bien mondial à gérer selon un droit international à définir, un peu comme l’Amazonie pour le Brésil.Avec l’exploitation de l’Arctique, la Russie retrouve son statut de grande puissance, au grand dam des États-Unis, alors que la Chine, par la NSR, se rapproche de l’Europe.
Chine – Amazonie – Sibérie – Le marché alimentaire chinois : l’Amazonie l’emporte sur la Sibérie
Pragmatisme et politique se mêlent pour compléter, par des importations, l’autosuffisance de 1,4 milliard d’estomacs. Le Brésil est sorti vainqueur de cette course au marché chinois et la Russie la grande perdante. Il y a des leçons à tirer de ces résultats, pour le Brésil sur les conséquences de sa dépendance, et pour la Russie, des conséquences de son absence.
Et si l’Amour devenait chinois ? Annexes
Russie – Chine : Et si l’Amour devenait chinois ? (Asie1 n° 143/2020-10) Annexes 1 Carte de la région 2. Les traités inégaux carte 3. L’exemple d’une zone cultivée et abandonnée: vallée de la Zeya. 4 Climat: 5.Terres exploitables, terres exploitées 5.1: Bassin de l’Amour, russe, chinois, mongol: en 2005 5.2: Les terres: 5.3 Production … Lire la suite
Comment nourrir la Chine demain ?
Pendant des millénaires, guerres, catastrophes naturelles, famines ont été les régulateurs de la population chinoise. L’empire du Milieu, en passe de devenir la première puissance mondiale peut il réguler ses besoins alimentaires avec le commerce international ? Les États-Unis ont perdu et le marché chinois et le leadership du « food power » dans le monde. Avec une guerre commerciale avec la Chine qui se durcit, le report de la réunion du 15 août 2020 qui devait faire le point sur l’accord du 15 février conduit à poser la question : « Comment nourrir la Chine demain ? »
L’agriculture française en Chine : vendre du rêve et oublier les faits
Le Président Macron avait promis lors de sa visite de janvier 2018 de retourner en Chine une fois par an. Les 4 et 5 novembre 2019, il a inauguré avec le Président Xi le pavillon français de la foire de Shanghai accompagné d’une ministre allemande et d’un commissaire européen, il parlait au nom de l’Europe.
Grappillages Asie21 n°131
Chine – Afrique
- Angola : tensions mais…
- Guinée équatoriale – Corée du Nord : relations
- Guinée-Bissau – Russie : pays alléchant
- Mozambique
- Sao Tomé et Principe – Taïwan : table rase