Certaines prises de décisions du président angolais confirment-elles que Luanda prend ses distances avec Pékin ?
En application de sa politique de « pivot vers l’Asie », la Russie a envoyé depuis Tcheliabinsk en Sibérie occidentale, et transitant par le Kazakhstan et le Turkménistan, un train de marchandises chargé de 62 conteneurs à destination de l’Inde à travers l’Iran. Déchargées dans le port de Bandar Abbas, elles doivent être acheminées vers le port … Lire la suite
Certaines prises de décisions du président angolais confirment-elles que Luanda prend ses distances avec Pékin ?
Le secrétaire général du Parti communiste vietnamien, To Lam, devrait se rendre en Corée du Nord dans le courant du mois d’octobre 2025. Si elle est confirmée, il s’agirait de la première visite d’un dirigeant vietnamien de ce rang depuis 2007.
Le Laos consolide une trajectoire d’alignements sélectifs avec la Chine et la Russie, matérialisée par son nouveau statut de « partenaire de dialogue » de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). Cette évolution stratégique, étayée par une feuille de route nucléaire civile avec Moscou et des exercices militaires conjoints, dépasse la simple diversification diplomatique. Elle traduit une quête de garanties sécuritaires et économiques concrètes face aux limitations perçues de l’Asean et dans un contexte de recalibrage régional accéléré par la rivalité sino-américaine.
Laos is consolidating a trajectory of selective alignments with China and Russia, embodied in its new status as a “dialogue partner” of the Shanghai Cooperation Organization (SCO). This strategic shift, reinforced by a civilian nuclear roadmap with Moscow and joint military exercises, goes beyond mere diplomatic diversification. It reflects a search for tangible security and economic guarantees in response to the perceived limitations of ASEAN and against the backdrop of regional recalibration accelerated by Sino-American rivalry.
Après plusieurs années de gel, les dynamiques frontalières entre la Chine, la Corée du Nord et la Russie connaissent un regain d’activité. En mars 2025, la Chine a relancé des projets d’infrastructure à sa frontière nord-coréenne tandis que la Russie et la Corée du Nord intensifient leur coopération logistique. Ces mouvements traduisent une redéfinition silencieuse mais structurante des hiérarchies régionales, révélant de nouvelles logiques de contournement de la Chine par ses voisins, et remettant en question le rôle central de la Chine dans la zone du Tumen.
Ostracisée par l’Union européenne et en partie par les États-Unis, la Russie cherche à préserver son statut de grande puissance en portant son regard vers le Sud global. Dans cette logique, l’Asie du Sud-Est est l’une des cibles privilégiées de Moscou, au-delà du « pivot vers l’Asie » initié au début des années 2020. Cette manœuvre rencontre un écho plutôt favorable, notamment en Indonésie et en Birmanie, pour des motifs sensiblement différents.
Le 3 juillet 2025, la Russie a annoncé avoir reconnu l’Émirat islamique d’Afghanistan. Le jour même, son nouvel ambassadeur Gul Hassan a hissé son drapeau sur le bâtiment de son ambassade. Déjà le 17 avril, la Cour suprême russe avait retiré le mouvement taliban de la liste des organisations terroristes.
Alors que le conflit en Ukraine entre dans une phase de consolidation prolongée, des signaux ambigus en provenance d’Asie du Sud-Est suscitent l’attention. Le cas du Laos, soupçonné d’avoir envoyé une cinquantaine d’ingénieurs militaires en Russie pour des missions de déminage et de soutien médical, illustre une possible inflexion de la posture de neutralité officiellement revendiquée par plusieurs pays de la région. Bien que formellement démentie par le Laos, cette implication supposée s’inscrit dans une dynamique plus large de participation indirecte d’acteurs asiatiques, au sein d’un arc de soutien périphérique à la Russie incluant déjà la Corée du Nord et des réseaux de recrutement privés transnationaux. Ce phénomène soulève des enjeux normatifs, diplomatiques et stratégiques, et interroge la robustesse des cadres multilatéraux régionaux, notamment l’Asean.
1- ÉVÉNEMENTS MAJEURS RÉCENTS ET ENJEUX DE DEMAIN
ASIE DE L’EST
Corée du Sud – Taïwan – États-Unis Sourde oreille coréenne à l’appel américain ? Catherine Bouchet-Orphelin, Asie21
Encadré 1 : Réserves de la Corée du Sud concernant son implication dans un conflit régional
Encadré 2 : La Chine invite le président Lee Jae-myung à la grande cérémonie de septembre
Japon – Royaume-Uni – Taïwan Au nom du droit de la mer, ils ont franchi le détroit, Daniel Schaeffer
Encadré 1 Les précédents japonais
Encadré 2 Les précédents britanniques
Encadré 3 Extraits pertinents de l’article 7 de la CNUDM : lignes de base droites
Mongolie – Asie centrale Ouverture régionale au Dialogue d’Oulan-Bator 2025, Arnaud Leveau, Asie21
Taïwan Exercice Han Kuang 2025 : montée en gamme face à la pression chinoise, Philippe Deponcelle, Asie21
Le 26 avril 2025, le président Poutine a félicité les troupes engagées dans la libération totale de la région frontalière de Koursk occupée par les forces armées ukrainiennes depuis août 2024. Le général Valéri Guérassimov, chef d’état-major général, a confirmé pour sa part la participation aux combats d’un contingent nord-coréen dont le nombre est évalué à environ 10 000 hommes par les sources occidentales.
Le 28 mars 2025, le plus puissant séisme depuis un siècle frappait le centre-nord de la Birmanie, tuait près de 4 000 personnes et en laissait 2 millions d’autres dans un état critique. Avec des effets dramatiques sur un pays déjà éprouvé par la guerre civile qui s’est engagée depuis le dernier coup d’État, le 1er février 2021. Un cataclysme autant géographique que social et stratégique, susceptible de redistribuer les cartes politiques. Une opportunité pour la Tatmadaw* mais une véritable épreuve pour l’opposition aux généraux qui subit à la fois les conséquences des désordres provoqués et le cynisme de l’armée. La trêve est arrivée à son terme le 30 avril avant d’être réinstaurée le 6 mai par la junte.
Le changement de gouvernance à Washington cause un nouveau souci au Canada. Souvent victime expiatoire à la place des États-Unis, notamment pour certains pays d’Asie, il doit composer avec ceux-ci dont les populations émigrées sont importantes dans son peuplement et impliquées dans son gouvernement.
Le 14 mars 2025, le ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi a tenu une réunion à Pékin avec les vice-ministres des Affaires étrangères iranien Gharib Abadi et russe Serguei Riabkov pour tenter de relancer le dialogue sur le problème nucléaire iranien.
Les 11 et 12 mars 2025, La Chine, l’Iran et la Russie ont mené un exercice naval dans le golfe d’Oman.
Le président du Kazakhstan Kassym-Jomart Tokaïev a annoncé qu’il envisageait de construire trois centrales nucléaires.
L’attitude américaine vis-à-vis de Taïwan est celle d’un seigneur face à son serf. En faisant pression sur TSMC d’une part, et en obligeant le gouvernement Lai à leur commander encore plus d’armements d’autre part, on voit à quel point Taïwan est soumis et ne peut que courber l’échine en remerciant son seigneur. Mais que peut faire le président William Lai ? Il est impensable qu’il émette quelque réserve que ce soit à l’encontre de D. Trump. Taipei a compris qu’il ne peut pas compter sur Washington. Mais Lai Ching-te ne peut pas le dire. Il est dans une voie sans issue. Il peut juste remercier et subir en se taisant. C’est en ce sens que le porte-parole du MOFA* s’est exprimé, avec de belles paroles.
L’élection de Trump aux États-Unis a donné une nouvelle dimension au voyage de Xi en Amérique latine. Xi, en inaugurant le port de Chancay, a planté le dernier clou dans le cercueil de la doctrine Monroe1. Le renforcement des liens commerciaux entre les deux continents s’accélère, entre l’Asie et ses industries chinoises, le Pérou avec ses ressources minières et le Brésil, ferme du monde. Depuis des dizaines d’années, la politique des États-Unis vis-à-vis de l’Eurasie a été le containment, l’endiguement avec un instrument, la force, et plus de 800 bases militaires. La réponse politique de la Chine a été le désencerclement avec les routes de la soie et le commerce international, complété aujourd’hui par le contre-encerclement avec l’attaque du système financier de 1944 et de son étalon, le dollar. Au multilatéralisme rejeté par Trump, président du « one indispensable nation in world affairs »2, Xi répond par des actions concertées avec les BRICS* et le Sud global, qui ne veulent pas continuer à enrichir le maître états-unien en finançant leur propre soumission.
Le 9e Forum économique de l’Est s’est tenu à Vladivostok du 3 au 6 septembre 2024 en présence de Poutine. Le thème, cette année, était : « Extrême-Orient 2030 : Unissons nos forces pour créer de nouvelles opportunité ». Plus de 6 000 invités de 70 pays y participaient avec une centaine de tables rondes dont la moitié sur le développement de l’Arctique. Parmi les invités, on notait le vice-président de la république populaire de Chine, Han Zheng, et le Premier ministre de Malaisie, Anwar Ibrahim. La France était absente.
Le nouveau gouvernement mongol issu des élections de juin 2024 a décidé, le 16 août, de ne pas inclure le projet de construction du gazoduc Power of Siberia-2 dans son plan de dépenses pour les quatre prochaines années. Concrètement, cela repousse d’autant le début des travaux. Power of Siberia-2 est un projet commun entre la China National Petroleum Corporation (CNPC) et la société russe Gazprom qui a pour objectif d’acheminer du gaz russe en provenance des réserves de la péninsule de Yamal, en Sibérie occidentale, vers la Chine.
Après s’être rendu en Russie en juillet 2024, au lendemain de sa victoire législative, le Premier ministre indien Narendra Modi a effectué, en août 2024, la première visite officielle d’un dirigeant indien en Pologne depuis 45 ans (21-22 août 2024) et en Ukraine depuis l’établissement des relations diplomatiques, en 1992 (23 août 2024). Si à Varsovie, les discussions ont porté sur les questions de défense et de coopération économique, à Kiev, elles ont eu un caractère beaucoup plus politique, en miroir aux échanges à Moscou.