Shen Po-yang, le jeune député DPP* de 43 ans, non élu mais désigné2 premier député sur la liste DPP en 2024 – comprendre : mis en avant par le président Lai –, a retenu l’attention de Pékin et s’est fait remarquer lors des manifestations des Bluebirds à Taipei. Il est inscrit en Chine sur la « liste des partisans inconditionnels de l’indépendance de Taïwan ». Le PCC* qui l’accuse de sécession a annoncé l’ouverture d’une enquête par le Bureau de la sécurité publique, menaçant de recourir à Interpol pour son arrestation à l’échelle internationale.
Lai Ching te
Taïwan – Chine – États-Unis : Quel lien entre les négociations américano-taïwanaises et américano-européennes ?
Les États-Unis pourraient imposer un nouveau tarif douanier à Taïwan, en plus des droits de douane de 15 %, supérieurs à ceux du Japon et de la Corée du Sud. Ils pourraient également augmenter leurs investissements aux États-Unis de 400 milliards de dollars, portant ainsi gravement atteinte à l’industrie et à l’économie taïwanaises. Pour Pékin, le DPP a vendu Taïwan sans aucun résultat.
Taïwan : Les impuretés qu’il faut combattre…
Dans une série annoncée de dix discours sur l’unité nationale par le président Lai Ching-Te, le deuxième, prononcé le 24 juin 2025, portait sur « l’élimination des impuretés par les élections et les révocations ». Le terme « impuretés » est davantage associé au vocabulaire du secrétaire général du PCC*, Xi Jinping. L’utilisation de ce mot a suscité des interrogations chez les internautes taïwanais qui se demandent si le président Lai est un « agent du Parti communiste chinois ». Lai Ching-Te avait d’ailleurs suggéré que des manifestations aient lieu place Tiananmenl.
Taïwan Acte IV scène 3 : le vent a tourné. Grand référendum révocatoire : grand échec pour le DPP, grande victoire pour le KMT. 大罷免, 大失敗, 大成功
En janvier 2024, le président Lai Ching-te* a été mal élu avec seulement 40 % des voix et sans majorité au Yuan législatif 1. Le gouvernement ne s’est pas organisé en coalition. Les députés DPP* ont rejeté avec force – même physique – les projets de lois proposés par le KMT* au Parlement, notamment ceux demandant des comptes au gouvernement DPP : ils auraient été adoptés puisque le gouvernement ne dispose plus de la majorité parlementaire. Sauf en éliminant son opposition. Le président Lai a décidé d’utiliser le référendum révocatoire (le grand rappel) pour destituer les élus de l’opposition (députés et élus locaux). Si cette procédure existe dans la constitution, elle est considérée par une grande partie de la population taïwanaise comme un acte de dictature. La tentative du gouvernement de se débarasser de son opposition a échoué. Les électeurs ont fait leur choix. Le DPP a été sanctionné : aucun des députés visés n’a été révoqué. Le président Lai en sort affaibli.
Taïwan – États-Unis – Chine : Acte III scène 5 : Trump évoque soudainement l’unification
川普突對中國談「統一與和平」
La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine est suspendue pour 90 jours. Donald Trump déclare : « Ils ont accepté d’ouvrir la Chine, d’ouvrir complètement la Chine, et je pense que ce sera fantastique pour la Chine, je pense que ce sera fantastique pour nous, et je pense que ce sera formidable pour l’unification et la paix ».
Taïwan : « Pas Hitler mais Laitler ». Le président du KMT dénonce les pratiques du DPP
Il y a 80 ans, le 9 septembre 1945, la république de Chine remportait la victoire contre l’envahisseur japonais. Chiang Kai-shek organisa à Nankin une cérémonie de capitulation du Japon au cours de laquelle le général japonais Okamura Yasuji (冈村宁次) signa sa reddition inconditionnelle face au général chinois He Yingqing (何應欽)1. En 2025, Lai Ching-te* organise une commémoration à l’occasion de la victoire des Alliés, mais sans mentionner celle des nationalistes chinois contre l’envahisseur japonais qui suivra, certes, que 4 mois plus tard.
Acte III scène 4 Taïwan – Taïwan : La grenade ou la colombe ? Assassinat de la démocratie
Sur les bandeaux sont écrits :
- « Contre le communisme vert » (反綠共)
- « Combattons la dictature » (戰獨裁)
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Lors d’un rassemblement, organisé par le Kuomintang, 250 000 personnes se sont mobilisées pour s’opposer au « Parti communiste vert » et « combattre la dictature » du gouvernement actuel. Han Kuo-yu* dénonce un président de la République, Lai Ching-Te, qui propose « à ceux qui s’inquiètent du recul de la démocratie à Taïwan de se rendre sur la place Tian’anmen à Pékin pour protester ».

Taïwan – Chine – États-Unis : Acte III scène 3. Pékin teste la stratégie américaine
Le commandement du théâtre oriental de l’APL a organisé un exercice militaire conjoint Strait Thunder-2025A autour de Taïwan. Il ne s’agissait pas seulement d’une démonstration de puissance de combat, mais aussi de la possibilité de convertir l’entraînement en combat. Alors, est-ce une menace de guerre contre Taïwan ou une carte utilisée pour des négociations avec Washington ?
Taïwan – Chine : Le rouge est dans le vert. Espionnage chinois au coeur des structures politiques taïwanaises
Dans une certaine ambiance de chaos politique à Taïwan (pas de majorité au Parlement et procédure en cours de référendum révocatoire pour les députés du KMT*1), les Verts* accusent la plupart des jeunes députés du KMT* d’être des espions à la solde des communistes chinois. Ainsi, ils déclenchent une investigation générale. C’est alors qu’ils découvrent qu’ils sont eux-mêmes infiltrés au plus haut niveau… Affaire embarrassante.
Taïwan – États-Unis : Déplacement vers l’est de la chaîne d’approvisionnement des puces ?
Le mythe du bouclier de silicium s’évapore-t-il ? La mondialisation de TSMC s’accélère. À l’ère de l’IA, la demande de puces haut de gamme ne fera qu’augmenter. L’administration Trump 2.0 souhaite rapatrier la production taïwanaise aux États-Unis pour des raisons de sécurité nationale. L’investissement massif de TSMC sur le sol américain va entraîner une nouvelle vague de déplacement de la chaîne d’approvisionnement avec ses industries vers l’est. Taïwan avait une position irremplaçable dans le jeu sino-américain : sa valeur stratégique devrait donc diminuer. L’engagement des États-Unis en faveur de la sécurité de Taïwan pourrait s’affaiblir. Ce qui prouverait que l’aide sécuritaire des États-Unis envers Taïwan n’a jamais eu pour leitmotiv la défense de la démocratie mais bien celle de leurs intérêts propres.
Taïwan – États-Unis : Acte III scène 2 Aujourd’hui l’Ukraine, demain Taïwan 今日烏克蘭、明日台灣
L’attitude américaine vis-à-vis de Taïwan est celle d’un seigneur face à son serf. En faisant pression sur TSMC d’une part, et en obligeant le gouvernement Lai à leur commander encore plus d’armements d’autre part, on voit à quel point Taïwan est soumis et ne peut que courber l’échine en remerciant son seigneur. Mais que peut faire le président William Lai ? Il est impensable qu’il émette quelque réserve que ce soit à l’encontre de D. Trump. Taipei a compris qu’il ne peut pas compter sur Washington. Mais Lai Ching-te ne peut pas le dire. Il est dans une voie sans issue. Il peut juste remercier et subir en se taisant. C’est en ce sens que le porte-parole du MOFA* s’est exprimé, avec de belles paroles.
Taïwan – États-Unis : Acte III scène 1 Ébranlement de l’engagement « solide comme un roc »1 des États-Unis envers Taïwan ?
Les États-Unis, proposent leur protection à l’Ukraine2 contre l’échange de leurs terres rares. Vont-ils proposer à Taïwan leur protection contre les puces de TSMC ? Pour Washington, dont l’objectif est la réindustrialisation des États-Unis, la démocratie à Taïwan n’est plus le prétexte de soutien au pays. Taïwan est accusé de jouir d’une position dominante injuste dans la fabrication des puces et est désormais considéré comme un méchant concurrent, voire un voleur. Donald Trump a déclaré : « Nous voulons que ces entreprises reviennent aux États-Unis. Sinon, nous serons très mécontents. » Taïwan est donc contraint de s’adapter aux changements dans ses relations avec Washington.
Taïwan – Japon – Corée du Sud – États-Unis : Acte II scène 4. Pacifique occidental : flux des forces chinoises, reflux des forces américaines. Première chaîne d’îles brisée ? Douves chinoises ?
La première chaîne d’îles, frontière de la projection de la puissance militaire américaine, montre des signes de fissuration et perd progressivement l’effet dissuasif du blocus. Le Corps des Marines américain stationné à Okinawa a commencé à se replier vers Guam et Hawaï. Ce projet de redéploiement des troupes n’est pas nouveau mais a tardé à se faire. Un accord conclu en 2006 par les gouvernements japonais et américain visait à réduire la charge d’Okinawa liée à la présence de bases militaires américaines. L’achèvement du transfert, prévu pour 2014, a été continuellement reporté. Il s’agit, aujourd’hui, de relocaliser environ 9 000 Marines et leurs familles à Guam et à Hawaï.
Taïwan – Chine – États-Unis : Acte II scène 3, Un exercice militaire sans nom1. Point de rupture stratégique ?
L’APL n’a pas officiellement annoncé d’« exercices militaires » dans le détroit de Taïwan mais y a déployé des avions et des navires militaires. Selon Taipei, le nombre est « étonnant » et l’ampleur de l’exercice suffisante pour « empêcher d’autres pays d’intervenir ». Wellington Koo* a déclaré qu’il surveillerait de près la possibilité de l’APL* de « passer de l’entraînement au combat ». Selon le Global Times*, d’après des images satellite, il y a eu une « confrontation intense avec au total 10 navires de guerre dans le détroit» . En réalité, 5 destroyers 052D et frégates 054A de la marine chinoise ont fait face à 5 navires de guerre taïwanais mais seulement en observation et à distance.
Taïwan – Corée du Sud : Acte II scène 2. Loi martiale en Corée du Sud soutenue par le DPP, parti du président Lai
民進黨挺戒嚴
Le groupe du DPP au Yuan législatif a soutenu l’éphémère loi martiale en Corée du Sud, décrétée par le président coréen Yoon Seok-yu, suscitant de vives critiques de la part des partis d’opposition à Taïwan et en Corée.
Taïwan – Chine – États-Unis : Jake Sullivan à Pékin, Tim Walz candidat à la vice-présidente : double changement dans les relations sino-américaines ?
Jake Sullivan s’est rendu à Pékin avec une importante délégation de spécialistes de la Chine afin d’essayer de restaurer un dialogue stratégique dans les meilleures conditions possibles de compréhension. Il a rencontré les principaux conseillers militaires puis le président chinois Xi Jinping. Parallèlement, la candidate à la présidentielle, Kamala Harris, a choisi comme colistier Tim Walz, sinisant et connaissant bien la Chine. Le changement serait-il possible dans la relation sino-américaine ?
Taïwan – États-Unis Money, money, money. Le tonneau des Danaïdes
錢!錢!錢! 貪得無厭
Alors que Taïwan a acheté pour des milliards de dollars d’équipements militaires à l’armée américaine pour renforcer sa défense, D. Trump déclare que Taipei devrait payer pour l’aide américaine.
Taïwan – Chine – États-Unis : La Chine pourrait prendre le contrôle de Taïwan sans combat et sans contre-attaque
Des experts de groupes de réflexion américains AEI* et ISW* ont averti que la Chine pourrait « prendre le contrôle » de Taïwan sans recourir à la guerre en procédant en quatre étapes avant les élections taïwanaises de 2028 en utilisant la « stratégie de coercition hybride » qui combine forte et faible intensités. Un expert taïwanais analyse le handicap des États-Unis face à cette situation.
Taïwan – Chine – États-Unis : Il n’y aura pas de crise dans le détroit de Taïwan, ni en 2024, ni en 2027, même sous la présidence de William Lai
台海不會在2024或2027爆發危機
Un bon nombre d’experts sur la politique des deux rives du détroit de Taïwan pense que, après l’investiture de William Lai à la présidence de Taïwan, une crise éclatera dans le détroit en 2027. Le professeur Lin Chong-pin s’inscrit en faux contre cette vision et explique sa position, trois jours avant le discours d’investiture, lors d’un forum. Il donne quatre raisons au fait que la Chine n’envahira pas Taïwan par la force et qu’il n’y aura pas de crise majeure.
Grappillages Asie21 n° 180/2024-02
Bangladesh – Guinée Bissau Main d’œuvre
Chine – Afrique
⦿ Angola – Cabinda : négociatrice ?
⦿ Cap-Vert – CPLP : forum de Macao
⦿ Eswatini : ténacité