Le 23 avril 2023 deux garde-côtes, chinois et philippin, se sont confrontés en ZEE des Philippines, dans un secteur contesté par Pékin. Manille a protesté. Pékin a répliqué être dans son bon droit. L’incident, qui n’est pas le seul, est l’illustration concrète de la mise en application, depuis le 1er février 2022, de la « loi sur la police maritime de la république populaire de Chine ». Les États-Unis ont pris position en faveur des Philippines ainsi que, plus discrètement, l’Australie, le Canada, le Royaume-Uni et la France au nom du respect du droit de la mer. L’incident a été l’occasion de raffermir les liens de coopération de sécurité navale entre Américains et Philippins.
Taïwan – États-Unis : Des ventes d’armes, mais confirmation américaine de l’acceptation du principe d’une seule Chine
Les États-Unis s’intéressent à l’industrie de l’armement de Taïwan qui a une certaine capacité de conception et de production. Une délégation d’industriels de l’armement dans les domaines des avions de chasse, des missiles, s’est rendue à Taiwan à l’occasion du Forum de coopération de l’industrie de la défense entre Taïwan et les États-Unis.
Taïwan : Ko Wen-je (Ke P.), candidat aux présidentielles Le choix de Taïwan, évidemment, c’est moi 「台灣的選擇就是我」
Le professeur Ke* (Ke P.), président du Parti populaire de Taïwan, s’est rendu aux États-Unis (New York, Boston, Washington DC, Houston) du 8 au 28 avril 2023. Rentré à Taïwan, il s’est porté candidat aux présidentielles. Son projet est la réconciliation des peuples pour conduire à une société inclusive – soit sans discrimination d’origine -, avec une « compétition loyale » entre les partis politiques, l’objectif étant la paix à travers le détroit de Taïwan.
Corée du Sud – Japon – États-Unis : Consolidation de l’alliance américaine
De la visite d’État du Président sud-coréen Yoon Seok-Yeol aux États-Unis fin avril 2023, à celle du Premier ministre Japonais Fumio Kishida en Corée du Sud début mai, sans oublier celle du Chef d’État-major de la marine japonaise, l’Amiral Ryo Sakai, en Australie ou encore l’annonce de l’ouverture prochaine d’un bureau de liaison de l’OTAN au Japon, de nombreux signaux indiquent que les États-Unis accélèrent dans la consolidation de leurs réseaux d’alliances et de partenariats en Asie du Nord-Est et au-delà.
Corée du Nord – États-Unis – Nations unies : Le trente-huitième rugissant
À demi-mots, le Groupe d’experts en charge du suivi des sanctions infligées à la Corée du Nord n’a rien caché : 1- les programmes nucléaires et de missiles nord-coréens ont atteint le stade de la production en série semi-industrielle. L’échec des sanctions est patent. Mais là n’est pas le pire ; 2-non sans raison effrayée par la succession des exercices militaires de grande ampleur menées à proximité de ses côtes sous l’égide des États, la RPDC a répliqué par des simulations de guerre réelle On en est au point où il suffirait qu’un incident grave dégénère pour que le seuil nucléaire puisse être franchi. N’est-il pas urgent d’apaiser la situation et, quoi qu’il en coûte, en échange de l’ouverture au monde de la RPDC, de reconnaître l’existence de fait des forces de dissuasion nord-coréennes.
Corée du Nord – États-Unis – Nations unies : Une souris qui grignote les sanctions
Les sanctions décidées par le Conseil de sécurité pour contraindre la Corée du Nord à mettre fin à ses programmes stratégiques sont au plus mal. En partie contournées, grâce aux navires, pétroliers, cargos, acquis par la RPDC en violation des sanctions et avec l’aide de la Chine, plus du double du volume de pétrole autorisé a été importé. Mais en même temps, dénaturées par les mesures financières extrêmes décidées unilatéralement par Washington pour asphyxier Pyongyang. La Corée du Nord s’annonce comme un nouveau et sévère sujet d’affrontement entre les États-Unis et la Chine.
Eurasie : Le nouvel empire du Milieu – что делать1
Xi, à son départ de Moscou, confiait à Poutine : « En ce moment, il y a des changements, tels que nous n’en avons pas vus depuis 100 ans, et nous sommes ceux qui les dirigerons, ensemble. »
« Les grands empires ne meurent jamais, ils s’adaptent ». La Russie rejoint l’Inde et la Chine, reconstituant l’empire de Gengis Khan et de ses successeurs qui dominèrent le monde durant plus de 4 siècles. Le trio a l’espace, l’eau, l’énergie, la population avec la faim de croissance. Le monde change de maître, il pensait « occidental », il se met à l’heure « asiatique ». La sagesse chinoise et indienne combinée à l’expérience européenne russe seront bien nécessaires pour trouver des solutions originales aux paroles de Xi. Il est difficile de combiner deux systèmes si opposés : empire multi-ethnique vs États-nations2. L’Asie n’a jamais eu le goût occidental pour les conquêtes, elle intègre et assimile l’autre, quand l’Occident conquiert, impose et remplace. L’agir dans le temps long, jugera. Thucydides avait raison, « l’histoire est un perpétuel recommencement », avec ses rêves et ses pièges.
Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n° 172/2023-05 sommaire
1- ÉVÉNEMENTS MAJEURS RÉCENTS ET ENJEUX DE DEMAIN EURASIE Eurasie Le nouvel empire du Milieu. что делать, Maurice Rossin, Asie21 EXTRÊME-ORIENT Corée du Nord – États-Unis – Nations unies Une souris qui grignote les sanctions, Edouard Valensi, Asie21 Corée du Nord – États-Unis – Nations unies Le trente-huitième rugissant, Edouard Valensi, Asie21 Corée du Sud … Lire la suite
Guillaume Bombenger
Diplômé du titre d’analyste en stratégies internationales et titulaire d’un Master en diplomatie et relations internationales, Guillaume a passé les 20 dernières années au sein de pays aux cultures variées. Depuis 2019, il évolue en Australie d’où il s’intéresse aux questions sécuritaires, principalement liées à la zone Indo-Pacifique.
Taïwan : Élections présidentielles de janvier 2024 : quels candidats ?
Le vice-président actuel de Taïwan, William Lai*, non soutenu par la présidente Tsai, est candidat en tant que DPP, parti au pouvoir. Cependant, il est, de manière officielle, pour l’indépendance de Taïwan. Et les politiciens américains veulent éviter une guerre contre la Chine. Ils ne peuvent donc pas soutenir officiellement un candidat qui s’affiche indépendantiste.