Corée du Sud – Japon – États-Unis : À l’est du nouveau

Trois mois à peine après avoir fait allégeance aux États-Unis pour relever ensemble les plus grands défis de notre époque, les ministres des Affaires étrangères de la Corée du Sud, du Japon et de la Chine se réunissent pour annoncer l’organisation prochaine d’une rencontre entre leurs trois chefs d’État. Enfin réconciliés à l’initiative de Yoon Suk Yeol, le Japon et la Corée du Sud ont pu faire acte d’indépendance et prendre des distances d’avec les USA. Les voilà proches, envisageant même la constitution d’une alliance militaire. En termes financiers elle serait la troisième au monde, et la troisième puissance militaire mondiale si elle se trouvait dotée d’armes nucléaires. C’est ce que souhaitent ouvertement leur chef d’État. Unis, Japon et Corée du Sud sont en capacité immédiate d’en assembler, s’ils n’en disposent pas déjà.

Barely three months after pledging their allegiance to the United States to tackle the greatest challenges of our time together, the foreign ministers of South Korea, Japan and China met to announce a forthcoming meeting between their three heads of state. Reconciled at last, thanks to Yoon Suk Yeol’s initiative, Japan and South Korea were able to act independently and distance themselves from the USA. They are now close, and are even considering forming a military alliance. In financial terms, it would be the world’s third-largest, and the world’s third-largest military power if it were equipped with nuclear weapons. That’s what their heads of state openly want. The United States, Japan and South Korea have the immediate capacity to assemble them, if they don’t already have them.

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Chine. Corruption ? Non, dissuasion 

Ce serait faire preuve de complaisance à l’égard du régime chinois que d’accepter de croire que c’est pour des faits de corruption que tout l’état-major des forces stratégiques de missiles, la Rocket Force, a soudain disparu. L’éclat donné à la prise de fonction de ses successeurs en présence de Xi Jinping force à regarder au-delà de la corruption pour trouver une explication à ces sanctions. Ce pourrait être des imprudences du commandement de la Rocket Force qui toucheraient à la politique internationale, des transferts technologiques inconsidérés qui ont permis à la RPDC de disposer de forces stratégiques au bout seulement de quelques petites années. Des forces qui l’ont mise en capacité de faire monter la tension de toute la région et d’être à l’origine de sa déstabilisation, ce que Pékin déplore. Un enchaînement d’erreurs que Xi Jinping vient de sanctionner.

It would be just complacency towards the Chinese regime to accept that corruption is the reason why the entire staff of the strategic missile force, the Rocket Force, has suddenly disappeared. The pomp surrounding the inauguration of their successor in the presence of Xi Jinping forces us to look beyond corruption to find an explanation for these sanctions. It could be imprudence on the part of the Rocket Force’s commanding officers, touching on international politics, or ill-considered technology transfers that gave the DPRK strategic forces after just a few short years. These forces have enabled the DPRK to raise tensions throughout the region and destabilize it, something Beijing deplores. A series of errors that Xi Jinping has punished.

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Corée du Nord – France – Nations-Unies : La France dans le déni

Lors de la réunion du Conseil de sécurité demandé par les États-Unis, le Japon et la France pour condamner le tir d’essais d’un missile intercontinental qui s’est achevé dans les eaux de la zone économique exclusive de la Russie, sans menacer aucun des pays voisins, Nicolas de Rivière, le représentant permanent de la France auprès des Nations Unies, s’est totalement aligné sur les États-Unis. Que de contorsion pour cela. Aller jusqu’à proclamer que « la France ne se résoudra pas à ce que la Corée du Nord (RPDC) devienne un État nucléaire » alors que le groupe d’experts des Nations unies a reconnu que les forces de dissuasion de la RPDC étaient substantielles et de haut niveau. S’aventurer jusqu’à dire que « ne pas condamner Pyongyang serait banaliser la prolifération nucléaire », alors qu’il n’y a qu’un État concerné, l’Iran étant déjà sous sanctions. Et comment parler encore d’unanimité au sein du Conseil pour condamner la Corée du Nord, alors que depuis deux ans la Russie et la Fédération de Russie bloquent toute sanction ? Ne faut-il pas enfin manquer de sens commun et avoir un singulier aplomb pour oser demander encore que la Corée du Nord « abandonne ses programmes de manière complète, vérifiable et irréversible », alors que l’on n’a rien à offrir en échange. Hélas, n’est-ce pas la crédibilité de la France qui est mise à mal par ces dénis de la vérité, cet atlantisme inconditionnel ?

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Chine – États-Unis : Un nouveau sujet de dispute

Vue par la Chine, la nouvelle stratégie de désarmement des États-Unis présentée le 2 juin 2023 par le conseiller à la Sécurité nationale, Jake Sullivan, dénonce l’expansion substantielle des capacités nucléaires de la Chine pour justifier la refonte des forces de dissuasion américaines et renforcer encore l’arsenal de la superpuissance nucléaire. Plus loin, la sommation signifiée à Pékin de participer aux nouvelles négociations Start, une condition nécessaire pour que les États-Unis puissent désarmer, est un artifice qui permet au Pentagone de conserver sa triade, tout en en faisant porter la responsabilité du statu quo à la Chine.

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Corée du Nord – États-Unis – Nations Unies : Un salon nucléaire

C’est une initiative sans précédent dans le monde nucléaire que la présentation sur deux jours du dispositif de dissuasions nord-coréen : les têtes nucléaires, les procédures d’emploi et le compte rendu détaillé de deux tirs tactiques impressionnants. On doit y voir une mise en garde d’une rare sévérité adressé aux États-Unis et à la Corée du sud, mais surtout un appel de Kim Jong-un à la communauté internationale et aux Nations-Unies pour qu’enfin elles reconnaissent que la Corée du Nord est un état nucléaire responsable avec lequel il faut renouer.

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Iran : Une bombe qui ne doit pas être

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Pour éviter un échec complet des négociations sur le nucléaire iranien, alors que la République islamique se trouve désormais soutenue par la Russie et par la Chine et que l’on compte plus qu’en mois le temps nécessaire pour que l’Iran dispose d’une charge nucléaire assemblée, une solution gagnant-gagnant se dessine : que l’Iran à l’instar d’Israël renonce à tester cet engin et accepte que la garantie ultime de sa sécurité repose sur un arsenal atomique masqué. 

To avoid the disaster of a complete failure of the Iranian nuclear negotiations, when the Islamic Republic is now supported by Russia and China and when the time needed for Iran to have an assembled nuclear warhead is counted in months, a win-win solution is emerging: that Iran, like Israel, gives up testing this warhead and accepts that the ultimate guarantee of its security rests on a concealed nuclear arsenal.

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