Chine – Taïwan : Quai artificiel de débarquement

Depuis janvier 2025, la Chine a construit et expérimenté un premier quai artificiel de débarquement, baptisé Shuiqiao*, assemblage de trois éléments majeurs. Répondant à priori aux performances recherchées, la construction en série d’autres ensembles a commencé. Dans le cadre d’une opération de conquête de Taïwan, ce matériel devrait servir aux opérations de débarquement des deuxièmes échelons en forces de combat et en soutien logistique des unités engagées.

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Philippines – Chine – États-Unis : Pas de printemps pour Manille

Manille connaît un printemps agité. Sa relation avec Pékin a en effet connu ces dernières semaines un fort regain de tension, illustré à grand bruit par la parade de drapeaux sur le récif contesté de Sandy Cay. Ce climat de tension est également alimenté par un contexte que Pékin ne manque pas de déclarer comme provocateur : tournée de réassurance de Pete Hegseth, affirmation de souveraineté en mer de Chine méridionale, exercice américano-philippin Balikatan-2025 – dont les scénarios et la zone de manœuvre s’approchent de Taïwan – déclaration philippine sur un engagement inévitable en cas de conflit à Taïwan, accords de défense de Manille avec le Japon et la Nouvelle-Zélande… Les Philippines campent sur une posture décomplexée et moins conciliante vis-à-vis de la Chine depuis la présidence Marcos, dopée par le soutien affiché par Washington qui, dans son pivot vers l’Asie du sud-est, compte peut-être faire des Philippines le proxy de sa stratégie d’endiguement de la Chine, au cœur du système développé le long de la première chaîne d’îles. Manille semble s’y préparer.

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Corée du Sud – Japon – États-Unis : Vers une « zone de défense unifiée » : ambitions japonaises et inquiétudes sud-coréennes

Face à la montée des tensions en Indo-Pacifique, le Japon a proposé aux États-Unis la création d’une « zone de défense unifiée » regroupant les forces américaines, japonaises, sud-coréennes, australiennes et philippines. Cette initiative, bien accueillie aux États-Unis, inquiète la Corée du Sud qui craint de voir son armée entraînée dans des conflits dépassant la péninsule coréenne, notamment en cas de crise autour de Taïwan. Cette tension illustre les fragilités persistantes dans la construction d’une véritable architecture de sécurité collective en Asie orientale.

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Chine –Taïwan – Etats-Unis : Coup de tonnerre dans le détroit 

Le 1er avril 2025, le Commandement de théâtre (CT) Est de l’APL (armée populaire de libération) a lancé des manœuvres d’ampleur, poursuivies le lendemain sous l’appellation Strait Thunder-2025A, dont le scénario global simulait le blocus partiel deTaïwan, avec des interceptions aériennes, des frappes sur des cibles maritimes et terrestres. Les moyens engagés ont été très importants en volume et variés en nature, avec des unités terrestres, aériennes, navales (dont le groupe aéronaval Shandong), de la force stratégique, mais aussi des garde-côtes (et probablement des milices maritimes). Ils n’atteignaient toutefois pas ceux déployés lors des exercices d’ampleur précédents.

Pékin, sans surprise, a décrit l’exercice comme « un sérieux avertissement et une mesure d’endiguement contre les forces séparatistes pro-indépendance de Taïwan, ainsi qu’une mesure légitime et nécessaire pour défendre la souveraineté et l’unité nationales ».

Le déclenchement, soudain et sans préavis, et le nombre d’aéronefs et de bâtiments déployés, ont résonné comme un coup de tonnerre qui a pu surprendre. Pour autant, cet exercice n’avait rien de surprenant, ni dans sa nature, ni dans son timing. Il s’est inscrit au contraire dans la montée en gamme continue des entraînements de l’APL autour de Taïwan, et dans le schéma désormais classique « provocations-réactions ».

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Asie du Sud-Est – États-Unis : Une relation de plus en plus compliquée

Le retour à la Maison blanche de Donald Trump a été diversement accueilli en Asie du Sud-Est. Au-delà du fait que le précédent mandat a laissé des souvenirs mitigés dans la région, l’inquiétude est vive sur les intentions et la fiabilité du 47e président des États-Unis. L’accentuation de la guerre commerciale avec la Chine pourrait avoir des effets néfastes sur une régionalisation devenue indispensable à la croissance, voire à la stabilité. À moins qu’à l’inverse, elle accélère les rapprochements intra-asiatiques et, par prolongement, distancie un peu plus la région des États-Unis, cette puissance perçue comme de plus en plus perturbatrice.

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