Manille connaît un printemps agité. Sa relation avec Pékin a en effet connu ces dernières semaines un fort regain de tension, illustré à grand bruit par la parade de drapeaux sur le récif contesté de Sandy Cay. Ce climat de tension est également alimenté par un contexte que Pékin ne manque pas de déclarer comme provocateur : tournée de réassurance de Pete Hegseth, affirmation de souveraineté en mer de Chine méridionale, exercice américano-philippin Balikatan-2025 – dont les scénarios et la zone de manœuvre s’approchent de Taïwan – déclaration philippine sur un engagement inévitable en cas de conflit à Taïwan, accords de défense de Manille avec le Japon et la Nouvelle-Zélande… Les Philippines campent sur une posture décomplexée et moins conciliante vis-à-vis de la Chine depuis la présidence Marcos, dopée par le soutien affiché par Washington qui, dans son pivot vers l’Asie du sud-est, compte peut-être faire des Philippines le proxy de sa stratégie d’endiguement de la Chine, au cœur du système développé le long de la première chaîne d’îles. Manille semble s’y préparer.