Face à la montée des tensions en Indo-Pacifique, le Japon a proposé aux États-Unis la création d’une « zone de défense unifiée » regroupant les forces américaines, japonaises, sud-coréennes, australiennes et philippines. Cette initiative, bien accueillie aux États-Unis, inquiète la Corée du Sud qui craint de voir son armée entraînée dans des conflits dépassant la péninsule coréenne, notamment en cas de crise autour de Taïwan. Cette tension illustre les fragilités persistantes dans la construction d’une véritable architecture de sécurité collective en Asie orientale.
FAITS
30 mars 2025 : lors d’une rencontre à Tokyo, le ministre japonais de la Défense, Gen Nakatani, propose à son homologue américain, Pete Hegseth, un concept de « théâtre opérationnel unique » en Asie de l’Est. Le plan vise à coordonner les forces américaines, japonaises, sud-coréennes, australiennes et philippines pour contrer simultanément les menaces venant de la Chine, de la Corée du Nord et de la Russie. Les États-Unis accueillent favorablement l’initiative, sans réponse officielle immédiate de la Corée du Sud.
Début avril 2025 : alors que le pays est en pleine campagne présidentielle, la presse sud-coréenne (Yonhap, Korea Herald, Joongang Daily, etc.) exprime de vives inquiétudes sur une éventuelle redéfinition du rôle des forces américaines stationnées en Corée du Sud (USFK*), craignant une implication dans un conflit au-delà du théâtre coréen, notamment en cas de crise autour de Taïwan.
22-23 avril 2025 : […]
Encadré 1 Le concept de « théâtre opérationnel unique » : doctrine et implications
Encadré 2 La perception sud-coréenne : « pas de taïwanisation » de l’USFK
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n° 194/2025-05