En Malaisie, crise sanitaire et crise politique alimentent conjointement la chronique et plongent le pays dans une instabilité qui s’installe.
Najib Razak
Un an après les élections : Mahathir et l’avenir de la Malaisie // One year after the elections: Mahathir and the future of Malaysia
C’est un euphémisme de dire que les élections du 9 mai 2018 ont suscité espoir et confiance en Malaisie. Non seulement la victoire a été belle et sans violence mais l’expérience du Premier ministre Mahathir a été présentée comme un atout décisif pour conduire la Malaisie sur le chemin, largement nécessaire des réformes. Un an après, où en est la Fédération ? Le gouvernement de Mahathir a-t-il tenu ses promesses et la Malaisie se dirige-t-elle vraiment vers une nouvelle ère de son développement national ?
Malaisie : les trois premiers mois de Mahathir
L’improbable retour au pouvoir de Mahathir Mohammad, ancien Premier ministre (1981 – 2003), à la faveur des élections générales le 9 mai 2018, a pris bon nombre d’observateurs par surprise. Âgé de 93 ans, Mahathir retrouve un pays en mauvaise posture. Non seulement l’économie traverse une passe difficile, mais les dérives politiques ont atteint de nouveaux excès avec Najib Razak, le Premier ministre sortant. Sur la scène internationale, le crédit dont bénéficiait ce pays émergent a été sérieusement entamé. Après l’euphorie et la jubilation, le Premier ministre et sa nouvelle administration doivent faire face à de sérieux défis. Rien n’indique à ce stade qu’ils vont y parvenir.
Malaisie : les jeux sont faits
Le 9 mai 2018, des élections générales se sont tenues en Malaisie et en dépit de manipulations, de menaces de chaos, de peurs attisées, les Malaisiens ont fait le grand saut et mis un terme à six décennies de pouvoir de la coalition Barisan Nasional (BS) qui dirigeait le pays depuis l’indépendance (1957). Troisième économie d’Asie du Sud-Est, la Malaisie a fait preuve d’audace et les citoyens réclament l’établissement d’un État de droit garantissant une meilleure égalité civile, juridique et politique. Pour autant, est-ce l’aube d’une nouvelle démocratie ?