La visite attendue du président Donald Trump à Kuala-Lumpur à l’occasion du 47e sommet de l’ASEAN intervient alors que des négociations commerciales sont en cours. Les pays d’Asie du Sud-Est étaient partagés entre leur réticence à accepter des « deals » peu favorables, leur manque d’estime pour des méthodes discutables, leur inquiétude aussi à propos de la désinvolture de l’Administration Trump. Ils sont divisés entre leur réticence à accepter des accords désavantageux, leur méfiance envers les méthodes américaines, et leur inquiétude face à l’attitude désinvolte de Trump. La visite a été marquée par une mise en scène médiatique, mais en coulisses, les dirigeants s’interrogent sur la sincérité des initiatives américaines en matière de paix et de prospérité, doutant de leur efficacité. Ce déplacement pourrait symboliser un changement de dynamique, où les États-Unis ne sont plus considérés comme le centre incontesté de la région, face à une ASEAN qui devient une nouvelle zone multipolaire, obligeant Washington à ajuster son rôle dans un contexte où il ne dicte plus systématiquement les règles.
Hun Manet
Thaïlande – Cambodge : La Première ministre thaïe, victime collatérale de la crise frontalière ?
Après les vives tensions frontalières entre la Thaïlande et le Cambodge en mai 2025, différentes voies de règlement ont été activées. Parmi elles, la diplomatie directe, entre dirigeants lors d’un coup de téléphone entre la Première ministre Paetongtarn Shinawatra et le président du Sénat cambodgien, l’ancien Premier ministre Hun Sen. Or, celui-ci a enregistré cet échange pour le diffuser ensuite sur les réseaux sociaux, provoquant ainsi une grave crise politique interne chez son voisin. Paetongtarn pourra-t-elle résister à ce qui apparaît comme un coup monté pour la discréditer ? La Thaïlande est-elle à nouveau au bord d’une crise politique ? Le clan Shinawatra joue à nouveau son va-tout.
Asie du Sud-Est : Les canaux de la discorde
La Thaïlande et le Cambodge ont (ré)initié chacun de leur côté deux projets de construction de voies fluviales ou terrestres censées détourner et raccourcir une partie du trajet du trafic commercial régional. Si ces projets aboutissent, ce qui est loin d’être certain, ils auront un impact important aussi bien dans les domaines environnemental, commercial, de sécurisation des chaînes d’approvisionnement que géopolitique. Certains voisins dont Singapour, la Malaisie et le Vietnam pourraient en pâtir. Il ne serait donc pas étonnant de les voir s’activer en coulisse pour ralentir, recalibrer ou limiter les effets de ces projets au risque d’accroitre des tensions dans une région qui a déjà du mal à s’intégrer pour le plus grand profit de la Chine.
Cambodge : des élections municipales encourageantes pour l’opposition
Le 4 juin 2017, les 8 millions d’électeurs cambodgiens étaient appelés aux urnes pour élire leurs maires. Ce scrutin avait valeur de test avant les élections législatives de 2018, autrement plus importantes pour le pouvoir en place. Hun Sen, Premier ministre depuis 31 ans, ne se voit toujours pas passer le relais, et encore moins à un représentant de l’opposition. L’année à venir va donc être particulièrement intéressante à observer aussi bien pour les manipulations auxquelles le régime va probablement avoir recours, que pour l’ingéniosité dont devra faire preuve l’opposition. Mais l’avenir de la transition démocratique est clairement au bout du processus.