Indonésie  Élections d’avril 2019 : l’ancrage démocratique

Des élections, à la fois présidentielles, législatives et dans certains cas, locales, ont eu lieu en Indonésie le 17 avril 2019. Les débats apaisés, le bon taux de participation (192 millions d’électeurs) ou l’absence de violence constituent autant de signaux positifs et encourageants pour ce scrutin exceptionnel : 20 000 postes électifs à pourvoir, du Président aux parlementaires régionaux. Les sondages à la sortie des urnes ont immédiatement donné le président sortant, Joko Widodo et son colistier Maruf Amin, gagnants. Contestés par l’équipe adverse, composée par le général Prabowo et Sandiaga Uno, ces résultats ont finalement été acceptés quelques jours plus tard. Le décompte officiel prendra encore quelques semaines et les résultats définitifs seront annoncés le 22 mai. Si ce scrutin confirme l’ancrage démocratique du plus grand archipel au monde, les défis qui attendent la nouvelle équipe au pouvoir n’en sont pas moins préoccupants.

Presidential, legislative and, in some cases, local elections were held in Indonesia on 17 April 2019. The peaceful debate, the good turnout (192 million voters) or the absence of violence constitute as much positive and encouraging signals for this exceptional vote: 20,000 elective positions to be filled, from President to the regional parliamentarians. The exit polls immediately gave outgoing president, Joko Widodo and his running mate Maruf Amin, winners. Contested by the opposing team, composed of General Prabowo and Sandiaga Uno, these results were finally accepted a few days later. The official count will take a few more weeks and the final results will be announced on May 22nd. If this vote confirms the democratic anchoring of the largest archipelago in the world, the challenges awaiting the new team in power are nonetheless worrying.

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Brunei : Quel avenir pour le petit sultanat ?

Brunei avait annoncé, en 2013, l’introduction progressive de la loi islamique. Ce qui a été fait par étapes. La dernière est entrée en vigueur le mercredi 3 avril avec la mise en application de l’intégralité du code pénal islamique. Brunei est désormais le premier pays d’Asie du Sud-Est à l’avoir fait, autorisant ainsi les châtiments corporels (le hudûd) pour les peines pénales. Dès l’annonce de 2013, la communauté internationale avait dénoncé ce que l’ONU qualifie de « pas en arrière ». Depuis, des personnalités en vue appellent au boycott des biens du sultan, notamment des neuf hôtels de luxe qu’il possède en raison du caractère rétrograde et inéquitable de la loi selon eux. Deux questions de fond se posent à ce stade : la capacité d’entraînement du petit sultanat sur les autres pays à majorité musulmane d’Asie du Sud-Est et celle de son avenir, riche en hydrocarbures mais qui n’a pas réussi à transformer son économie.

Brunei announced in 2013 the gradual introduction of Islamic law. That has been done in stages. The last came into effect on Wednesday, April 3 with the implementation of the integrity of the Islamic Penal Code. Brunei is now the first country in Southeast Asia to have done so, allowing corporal punishment (hudûd) for criminal offences. Since the announcement in 2013, the international community has denounced what the United Nations describes as  a “step backwards”. Since then, leading figures have been calling for a boycott of the Sultan’s property, including the nine luxury hotels he owns because of the retrograde and unfair nature of the law. Two fundamental questions arise at this stage: the leading capacity of the small Sultanate over the other Muslim-majority countries of South-East Asia and that of its future, rich in hydrocarbons, but which has failed to transform its economy.

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