Océan Indien : L’insulaire stratégique

Si la base aéronavale de Diego Garcia devait, à terme, être fermée comme conséquence du retour de l’archipel des Chagos à la souveraineté de la république de Maurice, les États-Unis devraient rechercher une position leur permettant de rester présents dans l’océan Indien face aux visées chinoises. Différentes raisons s’opposent a priori à une installation de repli dans l’une des îles australiennes des Cocos (Keeling).

If the Naval Air Station of Diego Garcia were eventually to be closed as a result of the return of the Chagos Archipelago to the sovereignty of the Republic of Mauritius, the United States should seek a position to remain in the ocean Indian face Chinese targets. There are a number of reasons to oppose a fallback installation in one of the Australian islands of Cocos (Keeling).

FAITS

Le précédent n° d’Asie21 a évoqué l’avis consultatif rendu par la Cour internationale de justice des Nations unies le 25 février 2019 – « le Royaume-Uni est tenu, dans les plus brefs délais, de mettre fin à son administration de l’archipel des Chagos, ce qui permettra à Maurice d’achever la décolonisation de son territoire dans le respect du droit des peuples à l’autodétermination » – à propos du retour éventuel de l’île de DG, dans la souveraineté de la république de Maurice.

Conséquence : le bail attribué jusqu’en 2036 par la Grande-Bretagne aux États-Unis est désormais contestable. Cette perspective rend incertain le maintien de cette base navale américaine, la seule dans l’océan Indien. La recherche de lieux de substitution, dotés d’avantages similaires répondant à la menace potentielle d’une marine chinoise en expansion, est commencée.

Dans l’océan Indien, l’une des îles australiennes des Cocos (Keeling), utilisée depuis plusieurs décennies par l’aviation américaine comme escale entre Diego Garcia et Guam pouvait apparaître comme la seule position de repli possible en terrain ami, d’autant que, compensant l’éloignement de cibles en Asie centrale, la relative proximité des lignes de communication maritimes, des détroits (Malacca, Lombok, Sonde, Macassar) et de la mer de Chine du Sud aurait constitué un avantage.

Mais plusieurs raisons s’y opposent :

  • l’exigüité des lieux limiterait sérieusement l’expansion de son équipement ;
  • la coexistence d’importantes forces armées aériennes et navales serait contraire aux objectifs du plan de développement (zone touristique et environnement préservé) ;
  • l’Indonésie a averti que l’augmentation d’effectifs américains dans la région pourrait accroître les tensions liées aux différends territoriaux dans la mer de Chine du Sud. L’Australie est sensible à l’argument car elle envisage  […]

Rémi Perelman, Asie21

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°128 mai 2019

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Encadré 1  La base de Diego Garcia, rappel

Encadré 2  Les territoires extérieurs australiens de l’océan Indien : Cocos et Christmas

Encadré 3  L’Association des pays riverains de l’océan Indien 

  • États membres
  • Partenaire de dialogue

 

Sur le même sujet :

Dans ce numéro : Maldives, confirmation du retour à la démocratie

Asie21, n° 127, avril 2019, Maurice : la CIJ et Diego Garcia

Asie21, n° 107, juin 2017, Dans l’océan Indien méridional, Agaléga

Asie21 n° 70, février 2014, L’océan Indien, l’enjeu des grands fonds