Guerre commerciale : dans les coulisses des négociations sino-américaines 中美貿易戰的談判內幕

Le président chinois et son homologue américain Donald Trump reçu à un dîner d'État au Grand Hall du Peuple à Pékin, le 9 novembre 2017. (Source : Vox)
Le président chinois et son homologue américain Donald Trump reçu à un dîner d’État au Grand Hall du Peuple à Pékin, le 9 novembre 2017. (Source : Vox)
Xi Jinping va-t-il signer un accord commercial avec Donald Trump à la fin du mois ? Le ralentissement de l’économie en Chine l’y pousse. Mais les demandes américaines sont difficilement recevables.
2019年3月底,習近平將與川普簽署一項貿易協定嗎?在中國經済走緩的壓力下,這將迫使他這麼做,但是美國提出的要求,卻令中國相當為難!

En mars 2018, les menaces américaines étaient présentées comme des tigres de papier en Chine. Un an plus tard, si l’on en croit le discours du Premier ministre Li Keqiang à l’Assemblée Nationale Populaire, la guerre commerciale expliqueraient le ralentissement de la croissance. Une déclaration surprenante. En effet tout au long de l’année, la demande américaine a tiré les exportations chinoises qui n’ont pas faibli au dernier trimestre 2018 et qui, selon les statistiques de Pékin, ont progressé en janvier avant de chuter en février de 20 %. Ce sont moins les mesures de rétorsion décidées par Pékin que le ralentissement chinois qui a freiné les exportations américaines vers la Chine. Officiellement la croissance de 6,6 % a été la plus faible des trente dernières années. Mais selon une étude du Brookings Institute, elle serait plus proche de 4 %. Les provinces chinoises ont toujours surévalué leurs performances et leurs statistiques étaient systématiquement corrigées par le Bureau national des statistiques. Sur la base des données informatisées des recettes de la TVA, les auteurs de l’étude ont démontré que depuis 2008, cet ajustement est moins rigoureux, ce qui gonfle les résultats.
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La première cause du ralentissement de l’économie chinoise est la lutte contre l’endettement dont l’impact n’est pas uniforme. En cause, les restrictions de crédit affectent beaucoup plus le secteur privé, principal employeur, que les entreprises d’État. Ces restrictions de crédit ajoutées aux conséquences de la guerre commerciale diminuent le nombre d’heures travaillées et font chuter les embauches. Le retournement du marché du travail, sans incidence sur le chiffre officiel du chômage, aurait provoqué une hausse de 50 % des conflits en 2018, selon le China Labour Bulletin, ONG indépendante basée à Hong Kong. Dans son discours à l’ANP, le Premier ministre a d’ailleurs affirmé que l’emploi était la priorité de son gouvernement et reconnu les difficultés des entreprises privées à obtenir des crédits. Contrairement à ce qui était attendu après la hausse des travaux publics décidée en janvier, Li Keqiang a opté pour une relance budgétaire modérée – le déficit passant de 4,1 à 5 % du PIB en 2018. Il a estimé trop risqué de lancer un programme plus ambitieux dans une conjoncture internationale incertaine. Car cette incertitude freine les investissements des entreprises chinoises.
L’imprévisibilité est une dimension de la tactique de Donald Trump. Avant son élection, le président américain avait prévenu qu’il serait particulièrement imprévisible pour la Chine. Il a tenu parole et souffle alternativement le chaud et le froid. Ainsi, fin février, il a déclenché un vent d’optimisme sur les marchés en retardant une seconde fois la hausse des tarifs douaniers prévue pour le 1er mars. Et d’évoquer la tenue d’un sommet avec Xi Jinping à Mar-a-Lago pour arbitrer les points en suspens des négociations. Deux semaines plus tard, un conseiller de la Maison Blanche a déclaré que les négociations étaient loin d’aboutir et que le président renoncerait à un mauvais accord.
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LES POINTS D’ACHOPPEMENT

Rééquilibrer le commerce bilatéral est une priorité pour Donald Trump. Le locataire de la Maison Blanche veut obtenir des résultats concrets avant les élections de 2020. A ce dossier s’ajoutent des questions structurelles autrement délicates à résoudre et à mettre en œuvre. Pour réduire leur surplus sur les États-Unis, les Chinois s’engageraient à augmenter leurs importations de 1 200 milliards de dollars sur six ans – soit presque le double du montant actuel chaque année. Préoccupant pour les autres fournisseurs de la Chine, cet accord ne pose pas de problème aux Chinois et les Américains n’auront pas de difficulté à mesurer les progrès.
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Ce ne sera pas le cas pour les autres dossiers. Transferts forcés de technologie, cybersécurité, respect de la propriété intellectuelle, barrières non tarifaires, traitement des entreprises d’État… Les Américains ont encore ajouté la manipulation du taux de change. Cette initiative a d’ailleurs surpris. Si la Chine, comme les autres pays asiatiques, a pratiqué la dévaluation compétitive pour doper ses exportations, ce n’était plus le cas depuis quelques années. Les Américains accusent cependant la Banque populaire de Chine d’être intervenue sur le marché des changes en 2018 pour effacer l’impact de la hausse de 10 % des tarifs douaniers américains par une baisse équivalente du yuan. Les Chinois rétorquent que sans cette intervention, cette baisse aurait été plus forte.
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Les Américains, eux, plaident pour une stabilisation de la parité dollar-yuan. Une proposition repoussée par les Chinois. Ils s’opposent également aux demandes concernant le traitement privilégié des entreprises d’État – accès au crédit bancaire, subvention pour le prix de l’énergie ou allègements d’impôts. Les Américains dénoncent ces avantages qui créent une distorsion de concurrence, tout en acceptant des exceptions comme ils l’ont fait avec le Vietnam dans les négociations du Partenariat transpacifique (TPP). Or ces demandes sont difficilement acceptables par Xi Jinping. Comme l’analyse Nicholas Lardy dans un ouvrage récent, le président chinois a recentré le développement sur les sociétés d’Etat.
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COMMENT S’ASSURER DE LA MISE EN ŒUVRE DES RÉSOLUTIONS ?

A Pékin, l’Assemblée nationale a par contre voté la loi interdisant les transferts obligés de technologies – le gouvernement a longtemps nié leurs existences. Elle a également entériné des mesures d’ouverture au secteur financier, a mis fin à l’obligation de s’associer avec un partenaire chinois et a modifié la juridiction de la propriété intellectuelle. Tout cela reste insuffisant pour Donald Trump, fustigeant ses prédécesseurs qui se contentaient de promesses. Les négociateurs américains mettent l’accent sur la mise au point de procédures de suivi inspirées de celles qu’ils pratiquent avec d’autres pays. Il serait ainsi prévu une vingtaine de réunions par an et une forte mobilisation de l’administration américaine par laquelle transiteraient les demandes des entreprises.
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Comment mesurer les avancées et, le cas échéant, sanctionner les écarts ? L’administration américaine devra-t-elle imposer immédiatement des hausses de tarifs douaniers en cas de dérives comme pour l’accord sur l’automobile avec la Corée du Sud ? Ou bien choisira-t-elle des indicateurs de résultat avec un objectif fixé à atteindre, comme une part de marché ? Laissera-t-elle dans ce cas aux Chinois le choix des moyens comme avec le Japon ? Les pénalités seront-elles décidées de façon unilatérale ou par une commission bilatérale ? Enfin, en cas d’accord, que deviendront les tarifs instaurés en juillet 2018 ? Les Chinois demandent le retour à la situation ex ante,tandis que les Américains souhaitent le maintien des nouvelles taxes imposées.
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Les négociations peuvent buter sur plusieurs écueils. La conjoncture économique pousse Xi Jinping à un accord et, après l’échec du sommet avec Kim Jong-un, la conjoncture internationale pousse Donald Trump à se montrer plus conciliant que certains de ses conseillers. Mais si les deux parties aboutissent à signer une trêve, elle sera fragile.
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Jean-Raphaël Chaponnière, Asie21
20183月時,中國還聲稱美國是紙老虎。但是一年後,如果人們相信,中國縂理李克強在今年人代會的演説,那麼這就說明了,中美貿易戰是中國經濟走緩的原因。此項演説,確實令人震驚。事實上,根據北京的統計數字,在美國需求的帶動下,2018年的中國出口是成長的,該年最後一季旳出口尚不弱,甚至到了20191月份,依舊如此,但是到了2月份 就劇跌了20%。這是因為北京對美國採取報復措施,限制美國貨進口的結果。而中國發表的經済成長率為6,6%,更創下了近30年的最低紀錄。布魯克林研究所的評估,則更低到僅祗接近4%。要知道中國各地方省份,多有虛報現象,其統計數字,經常被國家統計局做系統性的修正。如以增值稅收益的電腦統計數字為依據,研究證明,從2008年開始,中國的經濟成長率,就有被高估的可能。
打擊地方政府債務,是中國經済下滑的首要因素。而提供工作機會的私人企業,其所需之融資較之國營企業受到較多限制。在融資困難下,又有中美貿易戰,當然減少了招募員工。"中國勞工快報"乃是香港一家非政府組織旳獨立機構,其指出2018年的中國勞資糾紛案件增加了50%。李克強總理在今年人代會的施政報告中稱,勞工就業是政府的優先要務他也重視,私人企業融資困難的問題。與一般預期相反的,事實上,李克強於今年元月,推出增加公共建設時,其所發表的年度預算為小幅調升,而2018年的預算赤字,占國民縂生產毛額的比重,則由4,1 %升至5%。他評估在國際情勢不確定時,施行寬鬆的財政預算,所擔風險太髙。而這種不確定的不可預測,迫使中國的企業投資踩煞車。

而不可預測,正是川普運用的戰術策略。在美國大選前,美國總統早就預告,一定要對中國採取最沒法預測的手段。他沒有食言,忽冷忽熱,不斷交替運作。譬如今年2月初,他就放出樂觀的風聲,第二度延後原訂於今年31日啟動提高関稅,並聲稱要與習近平在美國海湖莊園,再度舉行高峰會,為雙方談判爭執不下的各項問題,做個裁決。是兩週,一位白宮顧問對外宣稱,離雙方談判結束,還遠得很,美國總統不要一個壞的協議。

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重回雙邊貿易平衡,是川普的第一優先。他要在美國2020年總統大選前,獲取具體戰果。此外,他還要著手處理,最難解決的雙邊貿易結構性問題。為了減少美國的貿易赤字中國承諾,在未來6年,從美國進口金額高達12干億美元的產品,這相當於中國目前每年進口金額的一倍。即使中國和美國雙方都接受, 卻令中國的其他供應國,因被排擠而感不安。

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至於其他問題,可就沒那麼簡單了。強制技術移轉、網路安全、智慧產權保護、非関稅障礙、國營企業補貼⋯ 等等。此外,美國還指控中國操弄匯率 這就令人不解了,因亞洲國家貨幣競貶,是為了增加出口而中國近年情況早已改變。美國指責中國銀行在2018年干預匯率市場,當美國提高関稅10%時,中國人民幣升值同樣幅度。中國則反駁稱,如果不干預貶值幅度將會更高!

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有関美國抱怨人民幣和美元掛鈎的問題,中國對此議題,推遲不談。此外,美國反對中國給予國企的優惠待遇,譬如具有銀行貸款特別管道、補貼能源價格、享受優惠稅率,而這些都是扭曲市場的不公平竸爭然而跨太平洋夥伴協定"談判時,美國卻同意提供給越南這些優惠措施。縂之,習近平很難接受這些要求,就像一位專家最近就曾表示,習近平轉向專注國營企業的發展!
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長期以來,中國一直否認強制技術移轉,而今年的北京人代會,更立法禁止強制技術移轉。人代會並通過,取消外資企業和中國夥伴合作的強制性規定,並修改智慧財產權的相關法令。至今川普對中國所做的讓步,不表滿意。川普指責前美國總統,只要中國做出承諾,就會表示滿意。今後美國要比照和其他國家簽署協議後,按訂下的程序,嚴格照表執行並跟蹤。美國預定每年雙方會商20場,並指派相關的美國行政官員,強力動員,積極反映企業界的需求。
至於如何查核進度,違反時又如何處罰?在與韓國達成汽車業貿易協議的情況下,違反協議就立即以提髙関稅䖏罰之。或按照日本的例子,以市場佔有率,做為達成目標的指數依據。中國可參考前述二例,加以選擇。至於處罰規定,是由單邊,還是雙邊委員會來定奪?均屬談判內容。 一旦達成協議,業已於2018年7月所提髙的新関稅,又將如何演變?中方希望回復到從前的関稅率,而美方則希望維持新開徵的稅率。
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中美貿易戰談判,會碰上無數的暗礁,在經濟衰退的不利情況下,將迫使習近平達成協議。而與北韓金正恩的高峰會破裂,也譲川普較他的某些顧問更好說話,然而即使中美雙方簽署一項休戰協議,這也將是脆弱的!
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