Chine-Amérique : les risques d’une guerre monétaire 中美貿易戰:演變成貨幣貶值戰的風險

La Chine ne peut pas se permettre une guerre monétaire avec les États-Unis. (Source : Washington Post)
Photo : La Chine ne peut pas se permettre une guerre monétaire avec les États-Unis. (Source : Washington Post)
Les États-Unis et la Chine sont-ils en train de glisser de la guerre commerciale à la guerre monétaire ? Le 7 août 2019, en réponse à l’élargissement par Donald Trump des taxes douanières à l’ensemble des importations chinoises, Pékin a laissé filer sa monnaie.
 中美雙方的貿易談判,年來斷斷續續的進行, 你來我往的相互交鋒, 這是美國川普的慣伎,在一會這樣,一會那樣的呼風喚雨下, 中國疲於應付,似乎也已到彈盡援絕的地步。今年5月日本大阪G20,雙方談判叫停,未料於7月底,雙方談判在上海重啓,並無進展,美國川普斥責中國背信,而沒有增購美國農產品,因此提出要全面性課徽關稅的威脅。依據專家分析,課髙稅打擊中國貨的進口,此對中國的影響有限。年來美國川普祭出的各種威脅、恐嚇,不斷強化敵對関係,這乃是美國旣定的戰略—仇視中國!
 

version française publiée par Asialyst le 13 août 2019

Interrompues au mois de mai, les négociations sino-américaines ont repris à Shanghai à la fin du mois de juillet 2019. Les deux parties n’apportant aucune nouvelle proposition, la réunion présentée comme constructive s’est rapidement conclue sur l’annonce d’une prochaine session en septembre aux États-Unis. Aura-t-elle lieu ? Quelques heures après le retour de la délégation américaine, Donald Trump a accusé la Chine de ne pas tenir ses promesses – achat de produits agricoles et limitation des ventes de fentanyl*. Le président américain a menacé de porter à 10 % – au lieu de 25 % prévus avant la trêve d’Osaka – les droits de douane sur 300 milliards de dollars d’importations à partir du 1er septembre. Cet élargissement touchera de nombreux biens de consommation qui avaient été épargnés jusqu’à maintenant. Le tweet présidentiel et la mesure de rétorsion de la Chine – suspension des achats de produits agricoles américains – ont signalé la fin de la trêve. Les bourses ont chuté et la parité de la monnaie chinoise qui approchait des 7 yuans par dollar, le taux le plus élevé depuis 2008, a franchi ce seuil le 6 août. Le Trésor américain a aussitôt réagi en accusant la Chine de manipuler sa monnaie.

*La Chine est le premier fournisseur de cette substance, cinquante fois plus puissante que l’héroïne.

Survenant un mois après la trêve d’Osaka, la menace d’une nouvelle hausse des droits de douane a suscité une double demande forte en dollar : celle des entreprises chinoises qui anticipent une baisse de leurs recettes en devises et celle des sociétés endettées en dollars qui redoutent les conséquences d’une baisse du yuan pour financer le service de leur dette. Le marché des changes est administré : chaque jour, la People Bank of China (PBOC) détermine un taux pivot, proche de la parité du jour précédent, autour duquel elle autorise une fluctuation de plus ou moins 2 %. Pour empêcher que le taux de change ne s’établisse au-delà de cette bande, elle intervient en achetant ou en vendant des dollars.

  • Le 6 août, la PBOC a fixé un taux pivot plus faible que celui attendu par les marchés et ce signal a déclenché une hausse du dollar d’1,8 % qui, en passant de 6,9 à 7,03, a dépassé le plafond des 7 yuans présenté auparavant comme infranchissable.
  • Les marchés financiers ont fortement réagi. Ils redoutent que la guerre commerciale ne dégénère en une guerre des monnaies qui pourrait embraser l’Asie.
  • La région qui échange plus de biens et services (tourisme) avec la Chine qu’avec les États-Unis, est plus sensible aux fluctuations du yuan que du dollar : le 7 août, les banques centrales d’Inde et de Thaïlande ont diminué les taux d’intérêt.
 

QUELLE MANIPULATION ?

Pour quelle raison le Trésor américain a-t-il accusé la Chine de manipuler sa monnaie alors qu’il avait évité de le faire lorsque cette manipulation était évidente ?
  • Entre 2000 et 2014, la balance courante chinoise a parfois été excédentaire (jusqu’à 9 % du PIB) et le yuan s’est très peu apprécié vis-à-vis du dollar (+30 % en quinze ans). La PBOC achetait alors de la monnaie américaine pour freiner la réévaluation. À Washington, l’administration a refusé d’engager les hostilités car contrairement à Donald Trump, elle n’estimait pas qu’une guerre commerciale « serait facile à gagner », mais nuisible aux deux parties.
  • Depuis 2014, l’intervention chinoise ne répond plus aux critères « canoniques » de la manipulation telles qu’ils sont définis par le Trésor américain. L’excédent des paiements courants a été ramené à moins de 2 % du PIB et le FMI envisage que la Chine pourrait devenir déficitaire. Exception faite du choix du pivot le 7 août qui allait dans le sens du marché, la PBOC n’intervient plus pour freiner la hausse du yuan mais pour lutter contre sa baisse.
  • Entre 2015 et 2016, elle a ainsi sacrifié 1 000 milliards de dollars – un quart de ses réserves – pour soutenir la monnaie chinoise.
  • Par ailleurs, l’accusation du Trésor est sans conséquence car l’exécutif américain a d’ores et déjà élevé les droits de douane sur les importations chinoises.
  • Enfin, le dollar ne s’apprécie pas seulement par rapport au yuan (+9 % depuis janvier 2018), mais aussi vis-à-vis de l’euro (+9,8 %) ou de la livre britannique (+13 %).
 
Donald Trump, de même que les candidats à la primaire démocrate, dénoncent tous le niveau trop élevé du dollar. Accusant la Chine de manipuler le yuan, le président américain a évoqué une intervention directe pour faire baisser le dollar (« Je le ferai en deux secondes« ) et a fait pression sur la Fed, qui a légèrement diminué les taux d’intérêt fin juillet.
 
En cherchant à s’imposer, les États-Unis affaiblissent les incitations à la coopération qui ont caractérisé l’ordre international depuis 1945. À l’époque du conflit commercial avec le Japon, les accords du Plazza en 1985 n’avaient pas été la conséquence d’un diktat américain, mais d’un effort concerté des cinq plus grandes puissances mondiales. Selon Jeffrey Frankel, ancien conseiller économique de Bill Clinton, en accusant la Chine de manipuler la monnaie, l’administration américaine a seulement montré sa détermination à continuer les hostilités. Paradoxalement, en multipliant les menaces tous azimuts, elle suscite une plus grande demande pour la valeur refuge qu’est le dollar. 
 

LES DANGERS POUR LA CHINE

La guerre commerciale n’a eu que peu d’impact sur les exportations chinoises. Certes, les ventes vers les États-Unis ont baissé – le marché américain absorbe directement 17 % des exportations chinoises. Mais cette baisse a été compensée par leur progression vers le reste du monde : elles ont augmenté de 6 % (janvier – juillet) tandis que le ralentissement chinois freine les importations.
 
La Chine n’a que peu d’options. Elle a élevé les droits de douane sur tous les produits qu’elle importe des États-Unis, soit 150 milliards de dollars. Mais elle est à court de munition pour répondre coup pour coup aux nouvelles menaces américaines. Elle peut bien rendre la vie plus difficile aux entreprises américaines en Chine – le montant de leurs ventes est deux fois celui des exportations des États-Unis vers le marché chinois –, mais elle prend le risque d’accélérer leurs départs. Le 7 aout, en réponse aux menaces américaines, Pékin a délibérément choisi de « craquer le 7 » et de laisser filer sa monnaie, pour envoyer un avertissement à Washington. La Chine pourrait laisser glisser le yuan jusqu’à 7,3 pour effacer l’impact de la hausse de 10 % des droits de douane. Mais aller plus loin n’est pas sans risque pour elle. Une guerre monétaire renchérira le prix des produits importés et freinera la consommation alors que l’objectif est d’en faire le moteur de l’économie. Elle suscitera aussi des sorties (illicites) de capitaux qui, en obligeant à renforcer les contrôles, saperont la crédibilité internationale du yuan.
Jean-Raphaël Chaponnière, Asie21
中美貿易戰:演變成貨幣貶值戰的風險
 
 中美雙方的貿易談判,年來斷斷續續的進行, 你來我往的相互交鋒, 這是美國川普的慣伎,在一會這樣,一會那樣的呼風喚雨下, 中國疲於應付,似乎也已到彈盡援絕的地步。今年5月日本大阪G20,雙方談判叫停,未料於7月底,雙方談判在上海重啓,並無進展,美國川普斥責中國背信,而沒有增購美國農產品,因此提出要全面性課徽關稅的威脅。依據專家分析,課髙稅打擊中國貨的進口,此對中國的影響有限。年來美國川普祭出的各種威脅、恐嚇,不斷強化敵對関係,這乃是美國旣定的戰略—仇視中國!
 
這場貿易戰已陷入貨幣戰,由於眾多中國企業以美元募集資金和美元債券,為避免資産縮水和營運困境、減少債務壓力,美元需求急速上升。因人民幣貶值所帶來的危機風險,勢必造成資金外逃,美國外商撤離加速,這均對中國的內需成長和人民幣的國際化,甚為不利。
 
 
這一年來的中美貿易戰走進貨幣金融戰了嗎?
 
2019年8月7日美國川普總統推文對外宣稱,要對中國課徵懲罰性的進口関稅,擴大至價值3千億美元的貨品,稅率為10%,自9月1日起。而中國則以人民幣的繼續貶值,作為回應。
 
中美的貿易談判於今年5月停止後,雙方於7月底在上海重啓,並沒有任何新突破,只提到9月雙方在美國繼續談。這會如期談嗎?而美國代表團返國後幾個小時,川普即指控中國食言,因為中國曾承諾會購買美國農產品及限量銷售Fentanyl。川普因此威脅中國:懲罰性的進口関稅,要進一步擴大至價值3千億美元的中國貨,稅率為10%,並自9月1日起課徵。
 
川普的推文和中國停購美國農產品,造成全球股市下跌,國際匯市1美元接近7元人民幣,美元匯兑人民幣創2008年最高匯率。美國則立即指控中國操弄貨幣匯價。
 
這場貿易戰陷入貨幣戰,中國出口業者營收遽降的同時,以美元募集資金和以美元借貸的中國企業,償還債務的壓力愈來愈沈重,甚者營運陷入困境,競相搶購美元,。面對人民幣貶值帶來的危機風險,中國人民銀行不斷買進或賣出美元,來為維護匯率。人民幣自8月6日起,每日浮動率由2%加以調降,1美元匯兑破7塊人民幣,由6,9元升至7,03元。中美貿易戰升至貨幣戰,將衝擊漫延亞洲地區國家,因為亞洲各國和中國的貨物及服務業進出口值超過美國,人民幣匯率的影響遠超過美國美元。事實上今年8月7日,印度和泰國的央行,都降低利率來因應。
 
操弄什麼?
 
事實上,中國曾經有必要操弄,當時卻並没有做,那麼什麼是美國指控中國操弄匯率的理由? 按2000年至2014年中國經常帳呈現出超,甚至高占GDP的9%,中國央行買進美元來避免人民幣的升值。當時的美國政府有別於今天的川普政府,並沒有把中國視為仇敵,認為用貿易戰,打贏中國並不容易,反而會是造成兩敗俱傷。
 
從2014年開始,若按照美國定下的遊戲規則,中國不具備操弄貨幣的資格,因為中國經常帳逐漸惡化,出超不到GDP 的2%。國際貨幣組織更認定,中國將由出超轉變為入超。而中國於8月7日改由市場運作的新策略,不是為避免升值,而是為對抗人民幣的貶值;按2015至2016年間,中國提撥1/4的外匯存底,約1兆美元來支撐人民幣。由於美國對中國課徴進囗新關稅,指控中國操弄貨幣已失去作用。自從2018年元月迄今, 美元對人民幣升值了9%,同時對歐元升值9,8%, 對英鎊也升值了13%。
 
美國川普總統抱怨美元太強,川普一直對聯凖會施壓,後者才終於在7月底,略㣲調降了些利率。
 
1945年以來全球秩序的維護,至今因美國的強硬對抗立場,已把國際的相互合作體系破壞掉。如1985年和日本的貿易戰所達成的Plazza協議,是經過世界五強的會商下的共同決定。如今,克林頓總統的經濟顧問Jeffrey Frankel就認為,美國指控中國操弄貨幣,只是強化對中國仇視,此舉使得美元更加強勢,成為市場青睞的避險貨幣。
 
對中國的風險
 
中美貿易戰對中國出口影響不大。的確,中國對美國出口是減少了- –美國市場占中國出口的17% — 中國出口轉向世界其他地區(1至7月間成長6%),可彌補對美國出口的減少,值此之際,中國的內需走緩,並減少對外的進口。
 
其實中國的選擇並不多,中國是對價值1500億美元的美國貨品,提高進口関稅。此舉衝撃到中國境內的美國企業營運—它們對中國銷售額是美國直接出口額的2倍,因此會加速撤離,這是中國的風險。而8月6日匯價貶破7人幣,並譲幣值持續下滑,這是對美國華府發出警告。為了削減美國提高10%的髙關稅,對美元匯率貶至7,3人民幣。而貨幣過度貶值,對中國是有風險的。貨幣貶值的後果乃是:進口成本增加而降低消費。而中國要靠內需來提振經濟,貶值會引發資金外流(許多是非法的),將迫使中國加強外匯的管制,無形之中,扼殺人民幣國際化的信譽。