En Asie du Sud, la politique et la religion sont intimement liées. L’Inde se veut laïque mais l’hindouisme s’affirme avec de plus en plus d’assurance. Le Pakistan a été créé pour des raisons religieuses ; c’est une république islamiste. Il en est de même pour le Bangladesh, ex-Pakistan oriental. Le Népal, ex-royaume hindou, se proclame une république laïque mais la population est majoritairement hindoue et très pratiquante. Le Bhoutan affiche sa détermination d’être un royaume bouddhiste. À Sri Lanka, les Cinghalais bouddhistes manifestent leur prédominance face aux Tamouls hindous et musulmans. Quant aux Maldives, elles constituent aussi une république islamiste.
FAITS
Des événements récents confirment les liens étroits entre politique et religion en Asie du Sud.
- En Inde d’abord, l’abandon le 5 août 2019 du statut de relative autonomie dont jouissait l’État du Jammu et Cachemire et sa dislocation en deux Territoires de l’Union1 consacre la volonté du Premier ministre Narendra Modi d’assurer la suprématie politique hindoue sur une région peuplée majoritairement de musulmans.
Par ailleurs, le gouvernement indien se réjouit du jugement prononcé le 9 novembre 2019 par la Cour suprême, accordant aux hindous le droit de construire un temple sur un site disputé en Uttar Pradesh, à Ayodhya où au XVIe siècle avait été édifiée une mosquée. Celle-ci avait été détruite par une foule d’hindous le 6 décembre 1992. Les hindous affirment que le site est le lieu de naissance de la divinité Ram, avatar de Vishnou. La Cour suprême a aussi demandé qu’une parcelle de terrain soit accordée aux musulmans pour qu’ils construisent ailleurs une nouvelle mosquée. Il convient de noter que le jugement de la Cour suprême a été adopté à l’unanimité des juges (cinq au total dont un musulman).
Ces mesures viennent après la décision de la Cour suprême prise le 22 août 2017, de déclarer inconstitutionnel le triple talaq (permettant aux maris un divorce immédiat).
- De son côté le Pakistan s’attire les faveurs des Sikhs indiens, en […]
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°134 décembre 2019
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