Chine – Afrique : Trafic du bois 

La Chine spolie les pays forestiers.

China despoils the holders.  China despoja a los .  A China espolia

FAITS

En mars 2019, Interpol et l’Organisation mondiale des douanes ont conduit les autorités gabonaises à saisir 353 conteneurs de bois de kevazingo, prêts à quitter clandestinement le pays. Mis sous scellés pour enquête, les conteneurs ont presque tous disparu en mai.

Bon nombre ont été retrouvés sur d’autres sites mais dix-huit seraient déjà arrivés en Chine. Le scandale, dénommé Kevazingogate dans l’opinion publique gabonaise, a conduit à l’arrestation d’une dizaine de personnes notamment parmi des cadres supérieurs des Eaux et Forêts. L’affaire, devenue d’État, a mené au limogeage du vice-président de la république et d’un ministre. Parmi les inculpés figurent trois ressortissants chinois.

Au Mozambique, la société civile dénonce également l’appétence de sociétés chinoises qui ravagent une forêt qui couvre quelque 27 millions d’hectares. Là aussi, la cupidité de hauts fonctionnaires qui se font leurs complices est en cause. En quelques années, le volume des bois exportés après abattage illégal a doublé. Le pays est devenu l’un des principaux fournisseurs de la Chine, ce qui représente pour lui 90 % de ses exportations. Des 700 entreprises du secteur, 200 sont chinoises ou comprennent des capitaux chinois. Toutes exportent. Les plus importantes, majoritairement chinoises, ferment quelques mois après leur création, ne visant en général qu’un seul projet, puis renaissent sous une autre forme avec les mêmes actionnaires. […]

Jorge Lusaf, Asie21

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°130 juillet-août 2019

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