Chine : punir sans frontières 

 Le Parti communiste chinois mène une offensive protéiforme visant à discréditer et parfois même à criminaliser ceux qui le critique ou remettent en cause ses mythes officiels, en Chine, mais aussi de plus en plus, à l’étranger.

 FAITS

La Chine a renforcé depuis l’arrivée de Xi Jinping à la tête du parti et de l’État en 2012-2013 sa propagande en direction de sa propre population et de l’étranger. Le département des travaux du Front uni du Parti communiste chinois (PCC), « arme magique » du parti, selon Mao Zedong et Xi Jinping, est un organisme dont le but est de rassembler Chinois de Chine et de l’étranger dans une même lutte contre les ennemis de la mère patrie, ennemis qu’il est impossible de distinguer, selon le PCC, de ceux qui le critiquent.

À partir de 2015, l’importance de cet organisme a été réaffirmée par Xi Jinping et ses fonctions renforcées, notamment grâce aux nouveaux relais dont il dispose. Les étudiants chinois à l’étranger, dont le nombre augmente très rapidement, sont directement sollicités par cet organisme pour relayer les mots d’ordre de Pékin et intimider par leurs actions de masse et leur agressivité ceux qui remettent en cause les dogmes officiels du PCC. Ce type d’action de masse est particulièrement utilisé en Australie où, exemple parmi d’autres, un professeur d’origine indienne a été contraint à des excuses publiques parce qu’il utilisait dans le cadre d’un cours de technologies de l’information une carte de l’Inde que ses étudiants chinois jugeaient offensante, car elle comprenait une partie du territoire indien que les Chinois estiment leur appartenir.

Une loi vient d’être votée par l’Assemblée nationale populaire qui criminalise l’action de ceux qui se moquent de l’hymne national chinois et définit les circonstances et les formes précises dans lesquels cet hymne peut être joué. Cette loi devrait être transcrite dans la loi fondamentale hongkongaise.

Les commentaires anonymes seront dorénavant […]

Emmanuel Dubois de Prisque, Asie 21

 

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°109 septembre 2017

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