Asie du Sud : Les services de renseignement

Les pays d’Asie du Sud entretiennent entre eux des relations difficiles. Il est donc logique que leurs services de renseignement aient comme priorité les États voisins. Les domaines privilégiés concernent les problèmes politiques et sécuritaires. La lutte contre le terrorisme constitue une priorité pour tous les pays d’Asie du Sud. Le domaine économique reçoit une attention plus restreinte. La recherche du renseignement est facilitée par le fait que les pays sud-asiatiques partagent une même histoire et une même culture et que leurs habitants parlent des langues apparentées.

La prédominance accordée aux pays régionaux ne signifie pas que les services de renseignement sud-asiatiques négligent les autres pays du monde. Il n’en est rien, d’autant plus que les diasporas que l’on trouve sur tous les continents peuvent posséder en leur sein des éléments hostiles qu’il convient de surveiller.

  • Il en est ainsi pour l’Inde où les militants cachemiris et sikhs sont actifs à l’étranger, notamment dans les pays européens et nord-américains ainsi qu’en Australie.
  • Il en est ainsi du Pakistan dont certains de ses ressortissants expatriés militent en faveur d’un Pachtounistan et d’un Baloutchistan indépendants.
  • Il en est ainsi, de même, pour Sri Lanka qui veut connaître les activités subversives des sécessionnistes tamouls toujours actifs en Europe et en Amérique.

Les pays d’Asie du Sud cherchent à se protéger des agissements potentiellement dangereux de certains de leurs ressortissants et de sympathisants en les neutralisant si possible. Ils peuvent aussi, quittant le terrain de la défensive, celui du contre-espionnage, mener des actions offensives visant à manipuler les éléments extrémistes des diasporas pour en faire des éléments déstabilisateurs dans les pays voisins hostiles.

Dubai où vivent de nombreux Indiens, Pakistanais, Bangladais, Népalais et Sri Lankais reçoit une attention particulière de la part de tous les services de renseignement sud-asiatiques. […]

 

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°141/2020-07&08

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Lire également : article d’Alain Lamballe paru dans RAIDS juin/juillet-août  2020