Après plusieurs années de gel, les dynamiques frontalières entre la Chine, la Corée du Nord et la Russie connaissent un regain d’activité. En mars 2025, la Chine a relancé des projets d’infrastructure à sa frontière nord-coréenne tandis que la Russie et la Corée du Nord intensifient leur coopération logistique. Ces mouvements traduisent une redéfinition silencieuse mais structurante des hiérarchies régionales, révélant de nouvelles logiques de contournement de la Chine par ses voisins, et remettant en question le rôle central de la Chine dans la zone du Tumen.
FAITS
Mi-2023 : reprise des travaux d’extension douanière à Hunchun, côté chinois du poste de Quanhe, en face de Wonjong-ni (RPDC*).
Juin 2024 : signature d’un traité de partenariat stratégique global entre la Russie et la RPDC.
Mars 2025 : relance par la Chine du projet Tumen Highway Port Capacity Expansion and Reconstruction Project dans la province du Jilin. Le marché est attribué à Jilin Zhuorun Construction Engineering Co., Ltd pour un montant de 283 millions de yuans (environ 40 millions de dollars). L’objectif affiché est d’augmenter de 50 % la capacité de traitement des marchandises. Les travaux ont lieu à proximité du pont Tumen–Namyang, achevé en 2019 mais jamais mis en service en raison de la fermeture des frontières nord-coréennes en janvier 20201. Ce pont, à double voie routière et récemment aménagé pour les piétons, est aujourd’hui davantage utilisé comme point d’observation touristique sur la RPDC* que comme infrastructure fonctionnelle.
30 avril 2025 : lancement officiel des travaux pour la construction d’un pont routier de 850 m sur le fleuve Tumen*. La faible hauteur de l’ouvrage pourrait empêcher l’accès maritime chinois à la mer du Japon. [•••]
Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n° 197/2025-09 sommaire