Alors que le conflit en Ukraine entre dans une phase de consolidation prolongée, des signaux ambigus en provenance d’Asie du Sud-Est suscitent l’attention. Le cas du Laos, soupçonné d’avoir envoyé une cinquantaine d’ingénieurs militaires en Russie pour des missions de déminage et de soutien médical, illustre une possible inflexion de la posture de neutralité officiellement revendiquée par plusieurs pays de la région. Bien que formellement démentie par le Laos, cette implication supposée s’inscrit dans une dynamique plus large de participation indirecte d’acteurs asiatiques, au sein d’un arc de soutien périphérique à la Russie incluant déjà la Corée du Nord et des réseaux de recrutement privés transnationaux. Ce phénomène soulève des enjeux normatifs, diplomatiques et stratégiques, et interroge la robustesse des cadres multilatéraux régionaux, notamment l’Asean.
FAITS
26 juin 2025 : le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a publiquement remercié le Laos pour sa « position équilibrée » sur le conflit ukrainien et pour sa coopération en matière d’accueil et de soins médicaux destinés aux soldats russes1.
5-7 juillet 2025 : plusieurs sources ouvertes, dont la direction du renseignement militaire ukrainien (GUR)2, ont affirmé que le Laos aurait déployé une cinquantaine d’ingénieurs militaires dans la région de Koursk, en Russie. Ils seraient officiellement chargés de missions de déminage et [•••]
10 Juillet 2025 : le gouvernement laotien a formellement démenti ces allégations dans un communiqué3, dénonçant des rumeurs infondées. Cependant, la persistance de sources concordantes, notamment côté ukrainien et occidental, laisse planer un doute crédible sur la réalité de cette implication.
Ce cas s’inscrit dans une dynamique régionale plus large.
- La Corée du Nord [•••]
Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n° 196/2025-07&08 sommaire