Le partage des eaux du bassin de l’Indus est régi par le traité de 1960 conclu par l’Inde et le Pakistan pour une période indéterminée.
L’Inde a demandé la modification du traité de l’Indus en janvier 2023, évoquant les changements fondamentaux de la démographie, du changement climatique et de technologies nouvelles pour la construction de barrages. Elle a renouvelé sa demande en septembre 20241. En réponse à l’attentat meurtrier qui a eu lieu le 22 avril 2025 à Pahalgam dans la partie du Cachemire administrée par l’Inde et qui a été commandité selon elle par le Pakistan, l’Inde a déclaré suspendre l’application du traité. Cela pourrait avoir de très lourdes conséquences au Pakistan, déjà soumis à un stress hydrique. L’Inde pourrait fort bien en effet poursuivre la construction de barrages sur l’Indus et ses deux affluents, la Jhelum et le Chenab, trois cours d’eau attribués au Pakistan selon le traité de 1960, avec des usages très limités pour l’Inde. La construction de barrages avec de vastes réservoirs pour l’irrigation, interdits par le traité, réduirait considérablement le débit de ces trois cours d’eau sur leur parcours pakistanais. Mais le détournement complet de l’Indus, de la Jhelum et du Chenab est impossible techniquement et politiquement. Le Pakistan, pays aval, a un besoin vital de ces cours d’eau. Ses seules autres ressources sont les pluies de mousson et les nappes phréatiques, trop souvent polluées, trop sollicitées, et susceptibles de disparaître. Sans l’Indus et ses affluents, le Pakistan ne peut exister. […]
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n° 194/2025-05
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