Chine : L’enjeu du marché intérieur

Paradoxalement, alors que le marché chinois fait rêver les investisseurs du monde entier, la consommation des ménages n’a représenté qu’un moteur auxiliaire de l’économie. À l’avenir, la croissance chinoise reposera plus sur ce moteur.

FAITS

Entre 2003, année du SRAS, et 2019, le PIB chinois, mesuré en dollars courants, a été multiplié par 8,2 et la consommation des ménages par 7,5, aussi la part relative de la consommation dans le PIB a légèrement diminué et elle est anormalement basse (39 %, à comparer avec 55 % au Japon, 68 % au Vietnam, 70 % aux États-Unis).

  • Non seulement, le rééquilibrage vers la consommation n’a pas eu lieu, mais les ménages épargnent un pourcentage plus élevé de leur revenu disponible (de 24 à 28 %).
  • Rapporté au PIB, leur épargne atteint 24 %, un taux sans équivalent.
  • Bien que l’État ait pris des mesures pour les retraites et pris en charge une partie des dépenses de santé, les ménages épargnent plus et placent leur épargne dans les banques tandis que les plus fortunés investissent dans l’immobilier ou cherchent des placements plus rémunérateurs et plus risqués en Chine ou ailleurs en contournant le contrôle des changes.

Les travaux1 qui tentent d’expliquer la forte propension à épargner des ménages chinois mettent tous en avant la politique de l’enfant unique qui a conduit à une « substitution » de l’enfant par l’épargne. Les plus récents insistent sur les incertitudes suscitées par le ralentissement de la croissance, les difficultés sur le marché de l’emploi et le creusement des inégalités qui approche le niveau américain : alors que dans la plupart des pays, les ménages appartenant aux déciles les moins riches n’épargnent pas (et survivent parfois grâce aux transferts), en Chine, ils épargnent 20 % de leur revenu disponible.

Cependant, alors qu’elle diminue en pourcentage du PIB, [•••]

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Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°138/2020-04

 

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