AUSTRALIE  Un délicat tournant stratégique

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Le Livre blanc sur la politique étrangère de l’Australie de novembre 2017 (Opportunity Security Strength) a été le premier depuis 1951 dans lequel Canberra n’a pu tenir pour acquis la solidité de l’alliance forgée avec Washington, s’obligeant à réinventer, tâche délicate, une stratégie plus autonome. Dès lors, le choix de ses alliances (ASEAN, Quad…) va dessiner la menace qu’elle perçoit dans la région en provenance de la Chine, de la Corée du Nord et du terrorisme islamique. À l’intérieur, la Coalition au pouvoir sera vraisemblablement contrainte d’aller dans le sens que prône l’opposition travailliste, favorable à une intégration plus poussée dans l’environnement géopolitique de l’Australie, tout en s’en démarquant, un exercice délicat. Les prochaines élections générales sont prévues en 2019.

Description

FAITS

Le 23 février, le gouvernement australien a annoncé qu’un sommet spécial ASEAN-Australie se tiendra à Sydney les 17-18 mars 2018, le premier de ce format sur son sol. Le précédent, premier de la série, s’est tenu en 2016 à Vientiane. Consacré à la sécurité et à l’économie, il sera accompagné par une conférence sur le contre-terrorisme et un sommet sur les affaires entre PME. L’ASEAN, son 3e partenaire commercial, compte pour l’Australie qui a aidé ses États membres à lutter contre l’islamisme violent et marqué son engagement avec le Nouveau Plan de Colombo et le Conseil ASEAN-Australie.

Le 12 novembre 2017, le dialogue quadrilatéral de sécurité en région indopacifique a réuni à Manille les chefs de gouvernement de l’Australie, des États-Unis, de l’Inde et du Japon.

L’Australie et les États-Unis sont liés depuis 1951 par un pacte militaire (Australia, New Zealand, United States Security Treaty). Selon un accord de 1966, Australiens et Américains exploitent conjointement la station de suivi de satellites d’interception électromagnétique de Pine Gap. Un accord de 2011 prévoyant la présence de1 250 marines à Darwin par rotation semestrielle est effectif depuis avril 2017. L’Australie défend la liberté de navigation en mer de Chine du Sud.

L’ambassade des États-Unis à Canberra, sans chef de poste depuis 18 mois, devrait être pourvue en la personne de l’amiral Harry Harris – s’il est approuvé par le Sénat. De mère japonaise, il connaît bien la région pour avoir commandé l’USPACOM (United States Pacific Command). Chaleureusement accueillie par les dirigeants australiens, la nouvelle a fait grincer les dents à Pékin : sa position intransigeante en mer de Chine du Sud indispose.

L’opposition travailliste  […]

Rémi Perelman, Asie21

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°115 mars 2018

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