Asie centrale : Les États d’Asie centrale et le retour des talibans

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Le retour des talibans au pouvoir à Kaboul crée de nouveaux risques pour les pays voisins. Cependant, ceux-ci ont été habitués aux soubresauts d’un pays en proie au chaos depuis vingt ans. Le départ des Américains et la débandade de l’armée afghane ont créé soudain une situation nouvelle. Il faut en effet se rappeler qu’après le départ des troupes soviétiques d’Afghanistan, le régime de Najibullah avait tenu encore trois ans malgré l’abandon du soutien russe dû au changement de direction à Moscou.

Dans la perspective de cette évolution, les dirigeants des pays voisins ont depuis longtemps pris des dispositions pour renforcer les mesures de sécurité à leurs frontières. L’Ouzbékistan s’est protégé par une double clôture de barbelés dont les abords sont minés. Seul le pont de Termez, dit de l’Amitié, construit à l’époque de l’intervention soviétique, relie les deux rives de l’Amou Daria.

La situation est plus compliquée du côté du Tadjikistan dont la frontière avec l’Afghanistan est dix fois plus longue (1600 km) et passe par la rivière Pandj et un relief montagneux. La base militaire russe 201, dont les effectifs ont été renforcés, appuie les gardes-frontière afghans. Les frontières du pays sont protégées par des patrouilles de la police militaire chinoise (wujing), qui surveillent le corridor de Wakhan, afin de prévenir le passage d’irrédentistes ouighours par le Badakhchan afghan. L’Inde a un accès à l’aéroport de Farkhor,  proche de la frontière afghane.

Longue de 800 km, la frontière turkméno-afghane traverse un désert difficile à contrôler. Plusieurs fois dans le passé, elle a été soumise à […]

 

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n° 153/2021-09

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