Kazakhstan : Chamboule-tout en trompe l’œil

Le Kazakhstan fait figure, dans l’ensemble de l’Asie médiane, de référence en matière de stabilité institutionnelle et politique. Le début de l’année 2019 a pourtant été marqué par d’importants changements. Ceux-ci, toutefois, pourraient bien en définitive aboutir au maintien au pouvoir du clan Nazarbaïev, qui dirige le pays depuis trois décennies.

Kazakhstan is the benchmark for institutional and political stability throughout Middle Asia. The beginning of 2019 has been marked by important changes. These, however, may ultimately result in the Nazarbayev clan, which has ruled the country for three decades, to remain in power.

FAITS

La situation politique intérieure du plus grand des États centrasiatiques issus de l’Union soviétique a connu des bouleversements significatifs depuis le début de l’année.

Le 21 février 2019, le gouvernement dirigé depuis 2016 par Bakytzhan Saguintaev a été intégralement limogé par un décret présidentiel. C’est la première fois, dans l’histoire politique du pays, qu’un gouvernement est démis sans avoir présenté lui-même sa démission. Le nouveau Premier ministre est Askar Mamine (53 ans), dont la carrière politique est entièrement postérieure à l’indépendance du pays.

Le 20 mars, l’annonce de la démission du président lui-même a totalement surpris, dans un pays qu’il contrôlait d’une main de fer depuis trente ans. Nursultan Nazarbaïev (79 ans) a aussitôt été remplacé, conformément à la constitution, par le président du Sénat : Kassym-Jomart Tokaev, âgé de 65 ans. Celui-ci est censé rester au sommet de l’État jusqu’à la tenue de l’élection présidentielle prévue pour 2020. Il a été remplacé à la tête du Sénat par […] 

Patrick Dombrowsky, Asie21

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°127 avril 2019

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