Chine – Amérique : le piège de Thucydide

Les deux grandes puissances économiques ont intensifié leurs relations économiques.

FAITS

Échanges

  • Les États-Unis sont le principal partenaire de la Chine : le 1er débouché de ses exportations et son 3e fournisseur avec une part de marché proche de celle du Japon et de la Corée du Sud.
  • La Chine est le 2e partenaire des États-Unis : son 1er fournisseur et son 3e marché loin derrière le Mexique et le Canada.

En dépit de l’appréciation de 30 % du yuan vis-à-vis du dollar depuis 2005, le déficit américain demeure et s’est creusé en 2015 car le ralentissement chinois freine ses importations et la reprise américaine dope ses exportations.

Investissements directs

Depuis 2012, les Chinois investiraient (le conditionnel est de rigueur du fait des incertitudes sur les données chinoises) plus aux États-Unis que les Américains en Chine, et le cumul de leurs investissements (entre 50 et 70 milliards de dollars) approcherait celui des investissements américains. Cependant vus de Pékin (et vice-et-versa de Washington), les investissements aux États-Unis (et vice-et-versa en Chine) sont très faibles par rapport au total chinois (et vice-et-versa américain) dans le monde. Les investissements chinois sont plus le fait d’entreprises privées (énergie, high tech) et de particuliers (fuite de capitaux) dans l’immobilier.

Les placements financiers représentent l’essentiel des actifs chinois aux États-Unis : 1270 milliards de dollars en bons du Trésor dont la Chine est depuis 2015 le premier détenteur devant le Japon avec 10 % du total ; s’ajoutent les centaines de milliards de dollars de participation financière des fonds souverains chinois.

Le sommet de 2015 s’est déroulé dans une conjoncture économique bien différente de la première rencontre Obama – Xi Jinping de 2013. L’économie américaine se redresse et l’économie chinoise atterrit : en douceur selon les statistiques chinoises, brutalement selon d’autres indicateurs : ainsi au cours des deux derniers trimestres de 2015, la consommation d’électricité progresse moins vite en Chine qu’aux États-Unis, ce qui n’était jamais arrivé depuis la crise de 2008 !

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Jean-Raphaël Chaponnière, Asie21

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°88 octobre 2015

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