FAITS
Tandis qu’un nouveau sommet à six sur la dénucléarisation de la Corée doit avoir lieu du 2 au 4 octobre 2007, avec des espoirs d’accord, la Chine poursuit sa montée en puissance, toujours qualifiée de « pacifique », et la course aux armements s’intensifie dans la région avec des acteurs (fournisseurs ou acheteurs) de plus en plus déterminés.
COMMENTAIRES
En Chine, au cours des mois qui ont précédé la convocation du 17e congrès du PCC, les dirigeants chinois n’ont pas manqué de conforter les militaires sur l’importance qu’ils accordaient à la défense du pays et du régime, au développement des capacités offensives et défensives de l’APL et des industries de défense, ou de mentionner la supériorité de certains armements (intercepteurs J-10 contre SU27 par exemple). La mise en place de missiles (il y en aurait près d’un millier) face à Taiwan se poursuit régulièrement. Le soutien au régime des généraux birmans s’accompagne de la livraison d’armements chinois, tandis que la Chine vient de signer un accord avec le Myanmar pour la construction d’un oléoduc reliant l’océan Indien à la province du Yunnan, permettant ainsi l’approvisionnement en pétrole en cas de fermeture du détroit de Malacca.
Taiwan pour sa part ne reste pas inactif et développe des missiles de croisière d’une portée de 1000 km, avec « des objectifs non seulement militaires mais également financiers et économiques ». La Russie, sur sa façade Pacifique comme sur ses autres façades, considère à nouveau que les forces militaires sont un élément essentiel dans les relations internationales. D’une part elle affirme sa présence militaire (reprise des vols de reconnaissance jusqu’à Guam, visite et déclarations du président Poutine sur l’importance des forces russes du Pacifique), d’autre part elle confirme sa place de premier exportateur d’armes en Asie (Chine, Inde, Indonésie et la plupart des pays d’Asie du Sud-est), tout en jouant un rôle essentiel dans cette région pour l’approvisionnement en énergie.
ENJEUX DE DEMAIN
La diplomatie par les ventes d’armes est menée par les trois puissances de la région (Chine, Russie, Inde), qui rivalisent auprès des pays proches avec des ambitions concurrentes (Inde, Chine) ou des « revanches » à prendre (Chine, Russie). Les nouvelles dynamiques régionales, de Pékin et de Moscou notamment, bien perceptibles depuis plusieurs mois, annoncent entre autres un retour aux rivalités traditionnelles sino-russes.
Michel Jan, Asie21
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°2 octobre 2007
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