Rodrigo Duterte : incertitudes aux Philippines

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Après une campagne présidentielle où il a largement occupé l’espace médiatique et finalement caracolé en tête des sondages, Rodrigo Duterte a, sans surprise, été élu à la tête de l’État le 9 mai 2016 par 54 millions d’électeurs qui choisissaient également leur vice-président, leurs sénateurs et leurs représentants locaux. Il est un produit de la transition politique inachevée aux Philippines : jouant sur une personnalité hors norme, une culture politique qui valorise l’aspect cow-boy musclé, et un système électoral uninominal à un tour, l’ancien maire de Davao représente les dérives d’un système qui n’a pas évolué. Ses déclarations, ses provocations et ses méthodes radicales ont de quoi inquiéter ; la constitution de son cabinet constituera une étape importante pour assurer, ou pas, sa légitimité.

Description

FAITS

Parmi les candidats à la plus haute fonction de l’État, cinq retenaient l’attention : Mar Roxas, ancien ministre de l’intérieur et allié du président sortant au sein du Parti libéral, Grace Poe, sénatrice, Jejomar Binay, vice-président et ancien maire de Makati (le quartier des affaires à Manille), Myriam Santiago, Rodrigo Duterte.

Ouverte le 12 octobre 2015, la campagne aura été terne jusqu’à l’annonce de la candidature de Duterte en décembre. Roxas, technocrate au charisme limité, n’a jamais convaincu ; Binay a bien démarré jusqu’à ce qu’une enquête de corruption ne soit ouverte à son encontre ; Grace Poe, novice en politique, a été victime de son inexpérience dans un contexte électoral particulier ; Myriam Santiago, déjà candidate en 1992, n’a (toujours) pas rassemblé les foules. Tribun aux propos populistes, Duterte n’a rencontré aucune difficulté à se démarquer […]

Sophie Boisseau du Rocher, Asie21

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°95 mai 2016

Informations complémentaires

Asie21 n°

95

Mois

Auteur

Boisseau du Rocher Sophie

Pays

Philippines