de Sophie Boisseau du Rocher et Christian Lechervy
Recension de l’ouvrage par le Gal (2S) Alain Lamballe

Dans ce livre de 307 pages, Sophie Boisseau du Rocher et Christian Lechervy s’intéressent à l’Asie-Pacifique, une région plus restreinte que celle dénommée Indo-Pacifique. Pour les deux auteurs, l’Asie-Pacifique comprend 17 États : Mongolie, Corée du Nord, Corée du Sud, Japon, Chine, Taïwan, Birmanie, Laos, Thaïlande, Cambodge, Vietnam, Brunei, Malaisie, Singapour, Indonésie, Timor Leste, Philippines. Rassemblant le monde sinisé, ces pays apparaissent utilement sur une carte en noir et blanc au début de l’ouvrage. Cette région composée de l’Asie du Nord-Est et de l’Asie du Sud-Est se trouve au carrefour de deux océans, l’océan Pacifique et l’océan Indien, dont les parties nord apparaissent sur la page de couverture. Les auteurs indiquent que la Chine inclut dans la zone Asie-Pacifique l’océan Pacifique dans sa totalité.
L’ouvrage se présente sous une forme originale, privilégiant des thèmes plutôt que des pays. L’introduction mentionne que cette région se trouve à l’origine de la désoccidentalisation du monde. Elle indique clairement que ce processus n’est pas seulement provoqué par l’émergence de la Chine mais qu’il se nourrit aussi de dynamiques anciennes, précoloniales et réactivées par les divers États de la région. La région Asie-Pacifique représente 60 % du PIB mondial et 60 % de la croissance mondiale. Fort de succès économiques, les puissances de l’avenir, et pas seulement la Chine, s’y trouvent. Elles retrouvent en fait la place qu’elles occupaient dans le monde avant l’arrivée des Européens. La Chine adopte une stratégie globale qui se manifeste d’abord dans son voisinage en Asie et dans le Pacifique. Elle affirme sa puissance avant tout dans le domaine économique sans négliger pour autant son armée. Mais le Japon assure un contrepoids. Pour les Asiatiques, l’Europe ne semble pas capable de les aider à résoudre leurs problèmes. Et les États-Unis les inquiètent. Globalement, l’Occident les déçoit mais ils ne s’en détournent pas.