Inde : un an après la démonétisation

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L’impact de la démonétisation est derrière mais l’emploi ne repart pas. 

UGS : Asie21-Futuribles 112-12 Catégories : , Étiquettes : , , , , ,

Description

FAITS

Après cinq trimestres consécutifs de ralentissement, le redressement de la croissance du PIB au troisième trimestre 2017 (6,3 %) confirme que le choc de la démonétisation est absorbé. Il avait été provoqué en novembre 2016 par le retrait des coupures de 500 et 1000 roupies (20 euros) – échangeables contre de nouvelles – qui représentaient 86 % de la monnaie papier. Cette décision surprise a mis en difficulté les agriculteurs et l’économie informelle. Justifiée au nom de la lutte contre l’argent noir et l’évasion fiscale et pour la « formalisation » et la digitalisation de l’économie, cette mesure a eu un coût (autour de 0,7 point de PIB). « Vendue » aux électeurs de l’Uttar Pradesh comme s’inscrivant dans la lutte contre la corruption – discutable car une coupure de 2000 roupies est apparue – elle a eu un gain politique et elle a contribué à la victoire du BJP dans l’État le plus peuplé de l’Union Indienne.

Si le bilan de la démonétisation reste à faire, c’est moins le cas de l’extension des lois protégeant les vaches. Prises pour satisfaire les hindous, cette législation bouleverse l’industrie laitière – la plus grande au monde –, remet en cause le succès de la « Révolution blanche » et diminue les exportations de viandes et de cuir.

Ces mesures ajoutées aux ratés de l’introduction de la General Sales Tax – les délais pour la récupération de la TVA ont fait chuter les exportations d’habillement – ont sapé l’image de compétence de l’équipe Modi. Selon le Center for Monitoring Indian Economy, le montant des propositions d’investissement est revenu à son niveau le plus bas depuis 2014. Plus préoccupant, l’investissement […]

Jean Raphaël Chaponnière, Asie21

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°112 décembre 2017

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