Chine-Afrique : Djibouti, première base militaire chinoise à l’étranger

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Un accord de février 2014, autorisant la marine chinoise à utiliser le port de Djibouti, semble avoir évolué vers la création d’une base navale, aux termes de pourparlers entre Pékin et Djibouti rendus publics en mai 2015. Ce serait la première base militaire chinoise à l’étranger, un changement radical de la politique étrangère chinoise. Un changement confirmé par le 9e Livre blanc de la défense qui met en avant les capacités de projection. La protection des routes maritimes empruntées par sa marine de commerce et le souci de la stabilité régionale en sont les raisons premières. Ensuite, Djibouti donne à la Chine un ancrage dans l’océan Indien à ses futures « Routes maritimes de la soie », un pied dans le rôle de gendarme de la région, une démarche qu’elle accomplit dans la discrétion.

Description

FAITS

Les pourparlers entre la Chine et la présidence de Djibouti sont devenus publics en mai 2015. Ils devraient déboucher sur la création d’une base navale, la première base militaire chinoise à l’étranger, située à Obock, chef lieu d’une région doté d’un aérodrome, au nord du golfe de Tadjourah. Cette éventualité marquerait un changement radical de la politique étrangère chinoise, que la visée soit conquérante ou, plus subtile, celle d’un compagnonnage temporaire avec les puissances occidentales installées sur place. NB : les bases militaires américaine (Camp Lemonnier), française et japonaise, vouées aux opérations antiterroristes en Afrique et dans le Golfe sont, comme la capitale et l’aéroport international, situées sur la rive sud du golfe.

La marine chinoise accoste régulièrement à Djibouti depuis 2008 pour l’avitaillement des navires participant aux missions antipiraterie dans le golfe d’Aden. En février 2014, Djibouti et Pékin ont signé, malgré l’opposition de Washington, un accord destiné à […]

Rémi Perelman, Asie21

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°85 juin 2015