Inde – Chine : Arunachal Pradesh : l’Inde blinde son Orient

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Deux territoires situés à la frontière sino-indienne sont à l’origine d’irritations périodiques sinon d’un conflit permanent à bas bruit entre la Chine et l’Inde : à l’ouest l’Aksai Chin et à l’est, coincé entre le Bhoutan, le Tibet et la Birmanie, l’État de l’Arunachal Pradesh. C’est la situation de ce dernier qu’évoque le présent article.  Pour tenter de répondre à l’agressivité chinoise, Narendra Modi, Premier ministre depuis mai 2014, a pris l’exact contrepied de la politique de ses prédécesseurs en décidant de développer, selon un mode dual, civil et militaire, la région frontalière de cet État éloigné. Création de nouveaux villages, densification des infrastructures de transport, etc. En même temps, l’Inde modernise ses forces aériennes (Rafale ou Soukhoi ?) et multiplie ses bases. New Delhi veut, en effet, aborder les négociations avec Pékin en meilleure posture que ses prédécesseurs.

UGS : Asie21-Futuribles n°83-8 Catégorie :

Description

FAITS

La 18e réunion portant sur la frontière sino-indienne s’est tenue les 23 et 24 mars 2015 à New Delhi, entre Yang Jiechi 杨洁篪, représentant spécial de la Chine et Ajit Doval, conseiller national à la sécurité (Inde). Un contentieux territorial sans fin porte sur l’Aksai Chin à l’ouest et l’État de l’Arunachal Pradesh, AP, à l’est – objet du présent article. Le communiqué final s’en tient à l’évocation de la coopération technique (chemins de fer, villes intelligentes (smart cities), formation professionnelle, énergie verte, production industrielle, jumelage entre villes et provinces). Les éventuelles décisions politiques ne seront sans doute connues qu’après les entretiens Modi-Xi prévus à Pékin en mai 2015.

Rappel. Malgré son retrait de l’AP lors de la signature du cessez-le-feu mettant fin au conflit sino-indien de 1962, la Chine, qui partage 1 080 km de frontières avec l’Inde, continue de le revendiquer comme faisant partie de la Région autonome du Tibet, donc chinoise (en dépit de la Convention de Simla signée en 1914 par les représentants de l’Empire britannique, de la République de Chine et du Dalaï Lama, mais que la Chine n’a pas ratifié).

Dans le même temps, malgré les vigoureuses protestations de Pékin, « diamétralement opposé » à ce déplacement, Narendra Modi […]

Rémi Perelman, Asie21

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°83 avril 2015