Inde – Chine – Pakistan : un jeu à plusieurs bandes dans l’Himalaya

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Dans la nuit du 15 avril 2013, au Ladakh, un détachement de l’APL* (50 hommes) a discrètement franchi d’une vingtaine de km la « Ligne de contrôle effectif »** entre Inde et Chine, telle qu’elle est perçue par l’Inde, puis ses hélicoptères ont survolé le secteur.

Description

FAITS

Dans la nuit du 15 avril 2013, au Ladakh, un détachement de l’APL* (50 hommes) a discrètement franchi d’une vingtaine de km la « Ligne de contrôle effectif »** entre Inde et Chine, telle qu’elle est perçue par l’Inde, puis ses hélicoptères ont survolé le secteur. C’est la plus grave des intrusions au cours des 25 dernières années. Profitant de l’ambiguïté conférée par la controverse frontalière sino-indienne, l’APL justifie ses incursions au motif qu’elle se trouve en territoire chinois et dénie aux Indiens le droit d’y pénétrer. Devant l’ampleur et la fermeté de la riposte indienne, déclenchée après 21 jours de face-à-face, Pékin a finalement accepté, le 12 mai, de retirer ses troupes, retrait effectif le 14 mai, cinq jours avant l’arrivée du Premier ministre chinois à Delhi. Li Keqiang  李 克 强 a en effet choisi l’Inde pour son premier voyage à l’étranger (19-21 mai 2013) où il a appelé à préserver la paix dans les zones frontalières, affirmant à ce sujet que les intérêts communs étaient beaucoup plus importants que les divergences. Le quotidien chinois Global Times épiloguait : les relations sino-indiennes n’avaient pas connu de meilleure période depuis des décennies malgré une mutuelle suspicion… On ne saurait dire mieux.

Li Keqiang s’est ensuite rendu au Pakistan (22-23 mai) où il a déclaré notamment que la Chine poursuivrait la mise en place d’un « corridor économique » reliant, via l’Himalaya, l’ouest de la Chine au Pakistan. […]

 Rémi Perelman, Asie21

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°64 juillet-aout 2013

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Auteur

Perelman Rémi

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