Birmanie : ne pas brûler celle qu’on a adorée

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Description

FAITS

Le 27 mars 2013, jour de la fête de l’armée, Mme Aung San Suu Kyi, députée et chef emblématique  de l’opposition, a assisté, pour la première fois, au traditionnel défilé aux côtés de  chefs politiques et militaires qui l’avaient retenue captive pendant des années. Quelques jours avant, des incidents sanglants avaient opposé à Meiktila, au centre du pays, des émeutiers issus de la majorité bouddhiste de la ville à des commerçants musulmans, faisant une trentaine de morts, surtout parmi ces derniers, et des milliers de déplacés.

La presse occidentale (bien-pensante ?) a relevé  le silence de «  la Dame », lui reprochant surtout de s’afficher avec les militaires en ce jour précis de glorification de l’armée. […]

Jean Hourcade, Asie21

COMMENTAIRE ADDITIONNEL

L’exposé ci-dessus résume remarquablement l’opinion des Birmans sur les populations allogènes. Ceux-ci détestent en effet profondément les Indiens, vecteurs de la colonisation britannique qui reléguait les Birmans au second rang dans l’administration du pays. Les troupes locales étaient composées de soldats appartenant à des ethnies non birmanes (Chin ou Kachin Rifles, l’équivalent de nos tirailleurs sénégalais) parce que l’on se méfiait de l’ethnie birmane a priori contestataire. Ces dernières années, le régime militaire birman a compris la leçon et a utilisé ce type de troupes, trop contentes de taper sur des Birmans, pour réprimer les émeutes locales.

S’agissant des commerçants, il ne faut pas mettre sur le même plan les Indiens (musulmans) de Mogul street et d’ailleurs et les Chinois musulmans, très minoritaires à Rangoun. Ces derniers sont pour la plupart d’origine […]

Jean Perrin, Asie21

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°61 avril 2013