Corée du Nord : La neuvième puissance nucléaire

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La Corée du Nord vient de démontrer sa capacité dans le domaine nucléaire et dans celui des missiles.

Description

FAITS

Le programme nucléaire militaire nord-coréen a été lancé dans les années 1980 et il a fallu attendre 2006 pour que Pyongyang puisse faire exploser un premier engin. Cependant, sa puissance, inférieure à une kilotonne, montrait alors que beaucoup de progrès restait à faire. Ils allaient être fait à grand pas puisque les techniciens nord-coréens ont pu mener parallèlement l’optimisation d’un engin nucléaire à fission et une bombe thermonucléaire. Il leur a suffi pour cela d’accéder – comme tout un chacun – aux plans des bombes à hydrogène ainsi que nombre de procédés de fabrication mise en ligne sur Internet ou publiés par différentes sources américaines – des informations naguère tenues absolument secrètes, même à l’égard des alliés les plus proches. La difficulté à surmonter n’était donc pas « le savoir », mais « le faire », ce que les experts occidentaux n’ont pas su voir. Le doute n’est plus permis : la puissance de l’explosion du 3 septembre 2017, entre 100 et 250 kilotonnes, est bien celle, réussie, d’un engin thermonucléaire. Et plus, ce qu’aucun pays n’avait jamais fait auparavant, en dévoilant l’engin (ou sans doute une maquette) face à un cône céramique de rentrée dans l’atmosphère, Kim Jong-un démontre que son pays sera très bientôt capable de pouvoir faire délivrer une bombe thermonucléaire par un missile Hwasong-14. Ces accomplissements ont pour origine des équipes de patriotes compétents et efficaces – dont Ri Hong Sop, responsable du North Korea’s Nuclear Weapons Institute.

Le programme de missiles nord-coréens, qui depuis des décades s’étirait sans résultat significatif, a pris une nouvelle dimension en 2017 avec deux séries d’essais réussis de missiles dépourvus de charge militaire.

Les trois premiers, expérimentaux, ont été réalisés successivement avec le Hwasong-12 (화성 12), le 14 mai, puis le Hwasong-14 les 4 et 28 juillet. Ces deux derniers ont été tirés à la quasi-verticale, les premiers étages brûlant jusqu’à extinction, culminant respectivement à 2 800 et 3 700 km d’altitude. La raison de ce progrès n’a pas été dévoilée (plus longue durée de combustion, moindre charge utile ou dernière modification tenant compte du résultat positifs du tir précédent ?).

Les deux tirs, les 30 août et 15 septembre 2017, survolant l’île septentrionale japonaise de Hokkaido […]

 

 

Édouard Valensi,

Ancien directeur du Centre de documentation de l’armement, ministère de la défense,

auteur d’ouvrages sur la dissuasion nucléaire (L’Harmattan)

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°110 octobre 2017

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