Taïwan – États-Unis – Chine : L’appel entre Trump et Tsai  est-il un trompe-l’œil ou sonne-t-il le rappel pour la Chine ? 

Étant donné le caractère impétueux et imprévisible du président Trump, le futur des relations entre les États-Unis et la Chine, qui semblait suivre une route prévisible, apparaît tout à coup grevé d’inconnus. Faut-il voir dans la reconnaissance et la justification de l’appel entre Trump et Tsai Ing-wen l’annonce d’une nouvelle politique asiatique ? Peut-on vraiment penser que des États-Unis isolationnistes vont abandonner la région ?

FAITS

2 décembre 2016 : le nouveau (ou plutôt futur – car l’investiture n’a pas encore eu lieu) président des États-Unis, Donald Trump, a accepté de répondre au coup de téléphone de félicitations de la présidente de Taïwan (république de Chine). C’est la première fois depuis la rupture des relations diplomatiques en 1979 qu’un échange entre les présidents américains et taïwanais est annoncé publiquement. Les mots sont importants : « The President of Taiwan CALLED ME today to wish me congratulations on winning the Presidency » et s’analysent ainsi :

1. ce n’est pas moi qui ai appelé ;

2. Tsai Ing-wen est la présidente d’un État (rappelons que le terme de « président » pour désigner le chef d’État taïwanais est, pour Pékin, plus que tabou, quasiment un casus belli) ;

3. cet État s’appelle Taïwan (pas « Chinese Taipei » ni République de Chine).

Double réaction de Donal Trump aux critiques :

  • il a affirmé sur Twitter : « Intéressant : les États-Unis vendent des milliards de dollars d’équipement militaire à Taïwan mais je ne devrais pas accepter un appel de félicitations. » Il reconnaît que la vente d’équipement militaire est un fait public qui, étant donné le blocus imposé aux exportations d’armes vers la Chine populaire, montre bien que Taïwan n’est pas la Chine ;
  • face aux critiques de la Chine …

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°101 décembre 2016