Thaïlande : Sur la ligne dure

1,00

L’Assemblée législative nationale, dont les membres ont été nommés par la junte militaire actuellement au pouvoir, a décidé le 23 janvier 2015 d’engager une procédure de mise en accusation à l’encontre de l’ancienne Première ministre Yingluck Shinawatra, déjà déposée lors du coup d’État du 22 mai 2014. Mme Shinawatra est par ailleurs interdite de toute activité politique pour cinq ans. Des poursuites criminelles pour négligences et corruption ont également été engagées.

Description

FAITS

Les accusations portées à l’encontre de Madame Shinawatra concernent pour l’essentiel le programme gouvernemental d’achat subventionné du riz à environ 50% au-dessus du prix du marché. Les pertes occasionnées par ce programme sont évaluées à près de 12,5 milliards d’euros. Si elle est reconnue coupable, Yingluck Shinawatra encourra une peine pouvant aller jusqu’à dix ans de prison.

Le 28 janvier 2015, Jatuporn Prompan, un des principaux responsables du mouvement des Chemises rouges a, de son côté, été condamné à deux ans de prison « sans réduction de peine possible » pour avoir diffamé publiquement l’ancien Premier ministre Abhsit Vejjajiva : il avait accusé ce dernier d’être responsable de la répression sanglante de 2010.

Toujours le 28 janvier, le Premier ministre Prayuth Chan-ocha a demandé à la junte de convoquer l’ancien ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Yingluck Shinawatra, Supapong Tovichakchaikul, afin qu’il puisse « ajuster son attitude ».

Après avoir affirmé à M. Russel que le sort de Yingluck serait comparable à celui de […]

Arnaud Leveau, Asie21

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°81 février 2015