Asie du Sud-Est – Philippines : faut-il craindre une poussée de Daech aux Philippines ?  

Le 29 mai 2017, le président Rodrigo Duterte a décrété la loi martiale à Mindanao (où vivent 20 millions d’habitants à 80 % musulmans) où des groupes rebelles se réclamant de Daech font régner la terreur. Le monde réalise avec inquiétude que l’État islamique considère cet archipel, ainsi que la Malaisie et l’Indonésie voisines, comme des nouveaux espaces d’expansion.

FAITS

À partir du 22 mai 2017, des combats entre groupuscules se revendiquant de Daech et forces de l’ordre ont eu lieu pour prendre le contrôle de la ville de Marawi à Mindanao. Ils ont fait 200 victimes, dont des civils qui tentaient de fuir ; une église et une université ont été brûlées. La ville a dû être évacuée et les habitants s’entassent dans des camps de fortune pour ne pas avoir à servir de boucliers humains.

Le président Duterte, alors en visite officielle en Russie, décide de rentrer et de déclarer la loi martiale sur l’île. La ville de Marawi était connue pour l’adhésion d’une partie de la population aux thèses radicales. Mais les combats ne devraient pas s’arrêter là : les rebelles dispersés et cachés dans les mosquées ou les écoles (le règlement de l’armée lui interdit d’intervenir sur ces lieux) continuent à se battre (ils contrôleraient encore environ 15 % de la ville de Marawi), soutenus par d’autres combattants venus d’Asie du Sud-Est et du monde arabe (Yémen, Arabie saoudite) toujours au nom du djihad, avec l’intention de créer un nouveau califat en Asie du Sud-Est, financé par l’EI. Les lance-roquettes et les fusils d’assaut utilisés pendant les récents combats ont été fournis par l’EI. Le ministre de la Défense philippin, Delfin Lorenzana, a indiqué que l’EI aurait versé 2 millions de dollars à la faction islamiste des Philippines, dirigée par Isnilon Hapilon, chef du groupe criminel Abu Sayaf. […]

Sophie Boisseau du Rocher, Asie21

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°107 juin 2017

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Voir aussi : Asie21 n°100, « Après Mossoul, l’islam radical en Asie », Rémi Perelman