Chine – États-Unis  : La compétition entre les régimes, une très vieille histoire

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Description

Des faits simultanés mais différents soulignent les défauts actuels de la démocratie occidentale et du régime de parti unique communiste. Y a-t-il un régime idéal ? Le débat est ouvert depuis les philosophes grecs de l’antiquité. Leur enseignement peut-il nous éclairer sur notre avenir ?

FAITS

Deux faits sont apparemment sans lien au mois de mars 2017 :

  • les déclarations d’une sénatrice américaine ,
  • les sessions de l’Assemblée nationale du peuple (ANP) et de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) à Pékin.   

Dianne Feinstein, sénatrice, présidente de la Commission de surveillance des services de renseignement américains a annoncé une démission prochaine, inévitable, du président Donald Trump. Par déduction logique ou information privilégiée elle a plusieurs fois prévu des événements de la démocratie américaine qui se sont réalisés. Ses déclarations sont prises au sérieux. Elle déplore la démagogie, les conflits d’intérêts, les manipulations, l’oubli de l’intérêt général, le poids de l’argent qui minent la démocratie. Mais, optimiste, elle appelle à une réforme de la démocratie américaine qui lui rendrait sa vitalité qui a traversé plus de deux siècles. Les démocraties européennes sont affaiblies par des maux similaires.

Les sessions de l’ANP et de la CCPPC à Pékin ont préparé le 19e congrès du Parti communiste de l’automne qui renouvellera en partie le personnel politique sous l’autorité confirmée de Xi Jinping et fixera un cap pour affronter les défis de l’avenir. Les rapports présentés ont mis en évidence des faiblesses du régime. Certes la croissance se maintient (6,7 % en 2016), les infrastructures s’améliorent, le niveau de vie s’élève mais les inégalités sociales et les disparités régionales ne se résorbent pas. L’unité nationale est compromise par les troubles à Hong Kong, la contestation du principe d’une seule Chine à Taiwan et l’irrédentisme des Ouighours. Le Parti a besoin de la force pour maintenir l’unité nationale. Des interventions de membres de la CCPPC, en majorité non membres du Parti plus libres de parole que ceux de l’ANP, ont souligné des vices du système. L’universitaire Luo Fuhe a déploré les restrictions à l’information qui entravent la recherche et l’innovation. Des chefs d’entreprises ont dénoncé l’instabilité juridique, les déviances de la lutte contre la corruption, les excès des contrôles. Le Parti doit souvent recourir à la force pour gouverner.

En Floride les 6 et 7 avril 2017, Donald Trump et Xi Jinping se sont jaugés, supputant l’un l’autre les buts qu’ils poursuivaient et l’aptitude de leur régime politique à les soutenir durablement

ENJEUX

[…]

Philippe Delalande, Asie21

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°105 avril 2017